Feu... ma cigarette

  • Copié
Administrator User , modifié à
Depuis jeudi matin, aucun fumeur n'est autorisé à griller sa cigarette dans les lieux publics en France sauf dans les bars, restaurants, casinos et discothèques qui bénéficient d'un répit de onze mois. Apparemment, la mesure est entre en vigueur sans encombre, de nombreux établissements s'y étant préparés. Le ministre de la Santé a promis que le gouvernement serait "très ferme" envers les "récalcitrants", tout en disant vouloir s'appuyer sur les non-fumeurs.

La première étape de l'interdiction de fumer dans les lieux publics est entrée en vigueur jeudi. Le décret de cette interdiction est paru le 16 novembre au Journal officiel. Hormis dans les boîtes de nuit, les casinos, les restaurants et les cafés qui bénéficient d'un sursis jusqu'au 1er janvier 2008 pour persuader leurs clients de cesser de fumer ou d'implanter un local spécifique suivant les nouvelles normes très draconiennes prévues par la réglementation, il n'est plus possible d'en griller une dans les entreprises, les aéroports, les gares, les salles de concert, les hôpitaux ou encore les établissements scolaires. "C'est une victoire historique", a déclaré le ministre de la Santé Xavier Bertrand, alors que peu de protestations se sont élevées contre l'interdiction. "Le pays est prêt, le pays est mûr, et je crois même aujourd'hui que les Français aspirent à tourner une page, et je veux croire que c'est pour le meilleur. Nous souhaitons que cela se passe dans les meilleures conditions", a-t-il dit à l'occasion d'un déplacement à Bondy (Seine-Saint-Denis). Dominique de Villepin s'est rendu à l'hôpital Jean Verdier, qui abrite un service d'addictologie, et a présidé une table ronde sur le tabac avec des professionnels de la santé et des patients. Depuis le 1er février, des substituts nicotiniques (patchs, gommes, comprimés) sont remboursés à 100% par l'assurance-maladie dans la limite de 50 euros par année et par personne. "Nous pourrons aller plus loin", a assuré Dominique de Villepin, évoquant notamment la prise en charge de traitements complets. Xavier Bertrand a promis que le gouvernement serait "très ferme" envers les "récalcitrants", tout en disant vouloir s'appuyer sur les non-fumeurs. "Il ne s'agit pas de mettre en place une police des fumeurs parce que je crois beaucoup à la compréhension des fumeurs, à la motivation des chefs d'entreprise et à la mobilisation des non-fumeurs", a-t-il déclaré. De fait, la décision, qui résulte du décret du 15 novembre 2006, considéré comme un décret d'application de la loi Evin de 1991 contre le tabac et l'alcool, a été anticipée dans de nombreuses entreprises. A la SNCF, l'interdiction de fumer dans les locaux et la suppression des espaces fumeurs a été édictée dès le 1er octobre. Dans l'enceinte des gares, il est interdit de fumer dans toutes les emprises SNCF couvertes. Les agents de la surveillance générale ont reçu pour consigne de ne pas obligatoirement verbaliser les contrevenants mais de leur enjoindre de se conformer à la réglementation. Dans les lycées et collèges, où l'interdiction de fumer concerne également les cours à ciel ouvert, les adeptes de la cigarette, élèves et professeurs, n'ont plus d'autre solution que de se réfugier sur le trottoir. Certains s'y étaient préparé. Pour les hôpitaux psychiatriques, l'interdiction totale risque d'être plus difficile à faire accepter compte tenu du type de patients accueillis dans ces établissements. Des lieux spécifiques vont être aménagés à l'extérieur.