Face à Sarkozy, Aubry défend "la France qu’on aime"

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Au débat sur l'identité nationale lancé par le chef de l'Etat, elle oppose sa défense du modèle social français.

Martine Aubry a brossé mercredi le portrait de sa France idéale, se posant en "meilleure proposante" face à Nicolas Sarkozy, un an après avoir pris les rênes d'un Parti socialiste en miettes.

Au débat sur l'identité nationale lancé par le chef de l'Etat, l'ancienne ministre de l'Emploi a ainsi opposé sa défense du modèle social français.

"L'identité de la France est un joyau trop précieux pour qu'on l'utilise à des fins électoralistes, a lancé la première secrétaire du PS à Rennes, dernière étape de son "Tour de France du projet".

Aujourd'hui, en pleine crise économique, "les Français s'interrogent moins sur leur identité que sur leurs fins de mois", a-t-elle martelé dans un discours-fleuve intitulé "La France qu'on aime".

"Ce qui se fissure aujourd'hui, c'est d'abord le modèle social. Les responsables, ce sont ceux (..) qui remettent en cause la protection sociale et les services publics (...) qui, au nom de l'identité nationale, tentent de diviser les Français au lieu de les unir", a poursuivi Martine Aubry devant plus de 500 personnes réunies dans un ancien marché couvert.

A la manière de Nicolas Sarkozy, qui s'était emparé des figures tutélaires de la gauche pendant la présidentielle, elle a à son tour pioché dans le corpus idéologique de la droite, invoquant Charles de Gaulle. Le fondateur de la Ve République disait "il y a deux catégories de Français, ceux qui pensent qu'il y a deux catégories de Français et les autres", a rappelé la dirigeante du PS.

Depuis un an à la tête d'un PS, Martine Aubry, qui se tient éloignée des querelles internes, aurait désormais tout le loisir de peaufiner sa candidature à la candidature présidentielle? "Elle a toutes les qualités pour pouvoir prétendre au poste sans forcément montrer tous les jours que c'est sa seule volonté", s'est félicité l'un de ses proches, Claude Bartolone, mercredi sur Europe 1.

"Tranquillement, Martine Aubry s'est construit une stature de quasi-présidentiable, juge pour sa part Gaël Sliman, chef du département Politique de l'institut BVA. Elle taille sa route et a fait le vide autour d'elle".

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