Expulsions: Montebourg dénonce la "brutalité du pouvoir"

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"Ce sont des êtres humains, et on les traite comme des chiens", s’est indigné jeudi le socialiste au sujet des trois Afghans expulsés.

Accueillir les réfugiés afghans qui fuient la guerre "serait notre devoir dans la mesure où nous sommes nous-mêmes impliqués dans cette guerre". Arnaud Montebourg a condamné, jeudi sur Europe 1, la reconduite forcée de trois Afghans vers Kaboul, annoncée la veille par le ministre de l’Immigration Eric Besson. "Ce sont des êtres humains, et on les traite comme des chiens, s’est exclamé le président du conseil général de Saône-et-Loire. C’est inacceptable."

"Beaucoup de députés UMP commencent à s’émouvoir de la dérive de ce pouvoir et de sa brutalité. Nous demandons que cessent ces expulsions indignes", a poursuivi Arnaud Montebourg, sans toutefois réclamer la démission d’Eric Besson. "Il faut assumer la part positive d’immigration dont les pays européens auront besoin pour reconstruire leurs économies, préparer leur avenir. Nous avons une population qui vieillit, et nous avons démontré que nous pouvions assimiler des populations d’origines très diverses."

Revenant sur la découverte de deux empreintes génétiques dans l'affaire Grégory, Arnaud Montebourg, qui fut un des avocats de Christine Villemin, s'est prononcé pour la réouverture de l'enquête. "Maintenant que nous avons en main la technologie ADN, faisons-en profiter la vérité judiciaire", a-t-il expliqué. Cette affaire jamais élucidée depuis vingt-cinq ans doit être "tranchée car on ne sait toujours pas" qui est coupable.

Interrogé sur la réforme de la taxe professionnelle, le député socialiste assure avoir "acquis la conviction que la compensation ne sera pas intégrale". Déplorant une réforme qui signifie "la victoire intégrale des revendications du Medef", Arnaud Montebourg a développé le principe de la réforme, selon lui : "Aujourd’hui, qui paye les services publics locaux ? 50% les entreprises, 50% les ménages. Avec la réforme, c’est un transfert d’impôt sur les ménages de 25%. Ils paieront 75% des services publics locaux, les entreprises seulement 25%."

Enfin, amené à commenter le procès Clearstream, Arnaud Montebourg, qui est également avocat, a déploré "un certain nombre d’anomalies", et jugé que "rien n’a[vait] fonctionné normalement" : "Il est invraisemblable que le président de la République ait un avocat dans l’audience." Ce procès, a-t-il conclu, "va certainement conduire la France à être condamnée au titre de la violation de l’égalité des armes, c’est-à-dire que celui qui est accusé n’a pas les mêmes armes que celui qui accuse."