Eurotunnel échappe à la faillite

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La majorité des actionnaires d'Eurotunnel a accepté l'offre publique d'échange qui permet à l'entreprise, submergée par une dette colossale de 9 milliards, de créer un nouveau groupe structuré dont la dette sera réduite de moitié et d'échapper ainsi à la faillite.

Leurs décisions étaient très attendues par les dirigeants de l'exploitant du tunnel sous la Manche. Les actionnaires, une large majorité, ont accepté l'offre publique d'échange, qui leur proposait d'échanger leurs actions actuelles, contre de nouvelles actions d'un nouveau groupe Eurotunnel SA (GET SA). L'autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé vendredi la réussite de cette opération, puisque plus de 2,222 milliards de titres ont été apportés à l'OPE, ce qui représente environ 87% des unités, un vrai succès pour les dirigeants, qui ont mené une active campagne de communication auprès des actionnaires. Concrètement, cette OPE réussie permet à Eurotunnel de se libérer d'une dette colossale de neuf milliards d'euros, qui étouffait littéralement l'entreprise. La créance est réduite de moitié à 4.16 milliards d'euros, les créanciers, majoritairement des banques et des fonds d'investissements, ayant accepté d'effacer une partie de la dette, en échange d'une grosse part du nouveau capital de GET SA. La contrepartie ce sont les actionnaires qui la payent, dont la part de capital a été extrêmement réduite. Depuis plus de vingt ans, Eurotunnel connaît des déboires financiers, malgré une certaine rentabilité. L'action Eurotunnel, présentée lors de son lancement comme un placement sûr, se vendait en 1987 à 35 francs, pour atteindre 128 francs en 1989. Mardi dernier, son ultime jour de quotation, l'action avait atteint 0.37 centimes d'euros.