Epad : la controverse ne faiblit pas

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L'incendie allumé par l’arrivée prévue de Jean Sarkozy à la tête de l'organisme gérant la Défense n'est toujours pas éteint.

Le gouvernement n'a pas réussi lundi à éteindre l'incendie autour de l'arrivée prévue de Jean Sarkozy à la tête de l'organisme gérant le quartier d'affaires de La Défense, malgré l'offre de compromis consistant à écarter les représentants de l'Etatu processus d'élection.

Reprenant dimanche cette proposition émanant d'un député socialiste, le porte-parole du gouvernement,Luc Chatel, avait indiqué que les neuf fonctionnaires siégeant au conseil d'administration de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad) pourraient ne pas participer à l'élection du président, prévue le 4 décembre.

Sortant leurs calculettes, les élus de l'opposition ont aussitôt assuré que cela ne changerait rien à l'affaire. "Cela ne modifiera pas l'issue du vote vu l'état des forces en présence", a assuré Michèle Canet, conseillère générale (PS) des Hauts-de-Seine, qui ferraille depuis plusieurs jours pour le retrait pur et simple de Jean Sarkozy, que la gauche juge trop jeune (23 ans) et inexpérimenté pour le poste.

Car si les représentants de l'Etat s'abstenaient de voter, l'élection dépendrait de neuf personnalités élues, quatre de droite, quatre de gauche, et d'un représentant de la Chambre de commerce et d'Industrie de Paris (CCIP), Claude Leroi.

Mais le vote de ce dernier ne fait pas trop de doute : ancien conseiller général de Neuilly lorsque Nicolas Sarkozy en était maire, il n'a pas caché sa préférence pour le fils de ce dernier, le qualifiant, lundi sur Europe 1, de "garçon de qualité, sympathique" et assurant "bien" le connaître.

"Si j'osais, je dirais que Leroi va couronner le prince", a raillé le conseiller municipal (MoDem) de Puteaux Christophe Grébert, sur le blog où il revendiquait lundi en fin d'après-midi près de 90.000 signatures demandant à Jean Sarkozy de renoncer à l'Epad.

Au-delà, le principe même d'un retrait des représentants de l'Etat de l'élection - idée suggérée au départ par le député PS Gaëtan Gorce - a surtout suscité des protestations. Le député socialiste des Landes Henri Emmanuelli a affirmé que "la seule raison juridique susceptible de justifier la non-participation au vote d'un administrateur est le conflit d'intérêt. Faut-il déduire de la proposition de Luc Chatel que les intérêts de l'Etat et ceux de la famille Sarkozy sont confondus ?", s'est-il interrogé.

"Je ne suis pas d'accord avec l'idée que les représentants de l'Etat ne doivent pas voter. L'Etat, c'est quelque chose d'un peu au-dessus des contingences politiques", a aussi jugé le président (PS) de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.