Ecologie : les candidats se mettent au vert

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Administrator User , modifié à
Dix candidats à l'élection présidentielle, parmi lesquels Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, ont solennellement signé le Pacte écologique de Nicolas Hulot qui les engage, s'ils sont élus, à placer la question environnementale au coeur de leur action.

Nicolas Hulot peut avoir le sourire. Son pacte écologique ne devrait pas rester lettre morte, au vu de l'intérêt manifesté par les dix candidats à l'élection présidentielle venus mercredi matin présenter lors d'un grand oral leurs propositions en matière d'environnement. "C'est un enjeu universel", a souligné l'animateur de télévision, qui se définit comme un "optimiste désespéré". "J'ai du mal à imaginer, très sincèrement, que tout cela puisse passer par pertes et profits", a-t-il dit. "Ne pas tenir ces engagements reviendrait à trahir ses propres enfants. Or on ne ment pas à ses enfants". Invités tour à tour à la tribune de l'auditorium du Musée du quai Branly, à Paris, les dix candidats ont dans un style différent tenté de convaincre les membres d'ONG et signataires du Pacte présents de leur engagement dans le champ environnemental. "Ecologiste depuis toujours", Dominique Voynet a défendu sa légitimité sur le sujet - en tant qu'ancienne ministre de l'Environnement - et attaqué les candidats qui "ont signé le Pacte d'un clic, sans prendre la mesure des défis posés". Là où Ségolène Royal a lu un discours sur la promotion d'un "ordre juste en matière d'environnement", François Bayrou s'est lancé sans note dans une longue envolée sur l'influence internationale que doit jouer la France dans ce domaine. Le chef d'Etat, a dit le candidat de l'UDF, devra avoir "l'obsession" d'imposer ces questions sur la scène internationale. Concédant des "erreurs" commises par le passé par sa famille politique, Nicolas Sarkozy s'est montré incisif à l'égard des ONG, jugées par ailleurs "moteurs de la prise de conscience". "Vous voulez qu'on vous respecte ? La réciproque est vraie", a-t-il déclaré. "Le fait qu'il y ait des désaccords est plutôt rassurant. Il ne suffit pas que vous demandiez pour obtenir, que vous disiez pour convaincre. C'est un dialogue." Signé par près de 600.000 personnes, le Pacte écologique engage notamment les candidats à faire de la lutte contre le changement climatique un "déterminant majeur de l'action publique", ou encore à lancer dès leur élection une révision des politiques de l'énergie, du transport et de l'agriculture. La signature du Pacte n'implique cependant pas un consensus entre les candidats, qui s'opposent sur de nombreuses questions, comme le nucléaire. "Je ne partage pas l'opinion selon laquelle le combat écologique transcenderait les clivages politiques", a souligné la communiste Marie-George Buffet en mettant en cause les ravages sociaux mais aussi environnementaux des politiques néolibérales. "Sans le courage de faire reculer la loi de l'argent et d'affronter les puissances financières, rien ne sera possible", a-t-elle fait valoir. Nicolas Sarkozy a jugé au contraire que renier l'économie de marché revenait à "tout ignorer de l'Histoire". "C'est par l'économie de marché qu'on préservera l'environnement en essayant de lui donner une éthique". Ségolène Royal s'est engagée "à faire de la France le pays de l'excellence environnementale" et promis, si elle entre à l'Elysée, de prendre elle-même en charge ce dossier. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la république!), Corinne Lepage (Cap 21), Jean-Marc Governatori (La France en action), Antoine Waechter (Mouvement écologiste indépendant) et France Gamerre (Génération écologie) sont également intervenus à la tribune de l'auditorium.