EPR : les écolos reprennent l’offensive

Les écologistes protestent après l'annonce du surcoût de la construction de l'EPR de Flamanville, de 3,3 à 8,5 milliards d'euros.
Les écologistes protestent après l'annonce du surcoût de la construction de l'EPR de Flamanville, de 3,3 à 8,5 milliards d'euros. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
REACTIONS - EELV dénonce le surcoût du réacteur de Flamanville et veut l’arrêt du chantier.

Le contexte. EDF a annoncé lundi avoir relevé de 2 milliards d'euros son estimation du coût de la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, en partie à cause des problèmes et retards subis par le chantier. Au final, le site, qui doit ouvrir en 2016, aura coûté à 8,5 milliards d'euros inflation comprise, contre 3,3 milliards annoncés en 2005 L'an dernier, la mise en service du réacteur, pomme de discorde de toujours entre socialistes et écologistes, avait été repoussée à 2016, soit 4 ans de retard par rapport au calendrier d'achèvement initial.

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Les écologistes vent debout. Noël Mamère, sur Europe 1, a résumé mardi l’état d’esprit des écologistes. "C’est une gabegie que nous avions annoncée depuis plusieurs années. Il faut arrêter l’EPR comme nous l’avions demandé", a affirmé le député-maire de Bègles. Le gouvernement devrait se dire : ‘On arrête les frais, et cet argent qu’on gaspille dans un projet qui ne marche pas, il faut l’investir dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables’, a-t-il plaidé. "C’est à se demander si ce gouvernement n’est pas devenu complètement buté."

Proglio dans leur viseur. Les écologistes s’interrogent également sur le maintien d’Henri Proglio à la tête d’EDF. "Je demande à M. Proglio de s'expliquer et je me demande s'il peut rester à sa place à la tête d'EDF", a déclaré François de Rugy, président du groupe écologiste à l’Assemblée. Selon lui, "Areva et EDF n'ont plus aucune crédibilité alors que, depuis des années, on sait très bien qu'ils font la politique énergétique en France".

Le PS reste déterminé. Pour Stéphane Travert, député PS de la Manche, un retour en arrière est tout simplement impossible. "J'étais sur le chantier il y a 15 jours. On est à un point de non retour sur la construction. On n'en est plus à se demander s'il faut l'arrêter. Un démantèlement coûterait encore plus cher. Allons jusqu'au bout", a proposé l’élu. Delphine Batho, ministre de l’Ecologie et de l’Energie, est sur la même position. "Nous sommes maintenant dans une phase où 93% des travaux de génie civil - du gros-oeuvre - sont réalisés (...). Et le calendrier maintenant d'une ouverture en 2016 sera tenu", a-t-elle promis.