Duflot : "les réquisitions sont lancées"

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INTERVIEW E1 - La ministre du Logement a fait un point sur son action alors que l’urgence demeure

François Hollande et Jean-Marc Ayrault avaient demandé au gouvernement de rester actif pendant les fêtes. Message reçu 5 sur 5 par Cécile Duflot qui est venue assurer la promotion de ses mesures en faveur du logement au micro d’Europe 1, jeudi matin.

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L’urgence attend encore. Quelque 27.000 familles sont toujours en attente de relogement en Ile-de-France alors que la ministre a promis des réquisitions pour y remédier. Jeudi matin encore, des associations comme le DAL ou la Fondation Abbé Pierre faisaient part de leur déception de ne rien voir venir. "Il y a encore des gens qui meurent de froid dans la rue, la situation n’est pas stabilisée mais on est dans une situation beaucoup moins difficile qu’il y a un mois puisqu’on arrive à accueillir davantage de personnes, mais la situation n’est jamais satisfaisante", a répondu la ministre du Logement.

Quant aux familles prioritaires au regard de la loi sur le droit au logement et qui attendent d’être relogées, Cécile Duflot reconnaît que "la situation est très difficile, en particulier en Ile-de-France. Nous travaillons d’arrache-pied pour construire 150.0000 logements sociaux par an, c’est l’engagement de François Hollande et nous nous y attelons car nous en avons besoin."

"La réquisition, ce n’est pas LA solution". Au début du mois, Cécile Duflot l’assurait avec fermeté sur Canal+ : "La réquisition fait partie de la panoplie légale et cette fois nous avons décidé de le faire si c'était nécessaire, et c'est nécessaire" ? Où en est-on ? "Les réquisitions sont lancées depuis début décembre. La procédure est assez longue. On ne peut pas, même si le DAL m’a offert un pied de biche en clin d’œil, faire cela quand on est un responsable politique et c’est normal, nous sommes dans un état de droit. Cela prend du temps, les premières visites techniques sont faites, les propriétaires sont avertis", a-t-elle affirmé, avant de rejeter l’idée que la réquisition serait la seule solution aux problèmes de logement, "c’est un des moyens. Il faut répondre à l’urgence mais aussi rebâtir un système d’hébergement. Et chacun sait qu’entre le moment où on initie une politique et où on en voit les résultats,  il faut trois an".

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Les réquisitions ? Où ? Quand ? Combien ? "J’ai décidé de ne pas communiquer là-dessus pour que les choses avancent dans le calme et pas dans la stigmatisation. Le délai entre l’envoi du courrier en recommandé aux propriétaires et l’ouverture du bâtiment est de 4 à 5 mois. C’est la loi. D’ailleurs, je précise que celle que nous avons votée au Sénat il y a quelques jours va permettre de réquisitionner des logements vacants depuis un an seulement, contre deux auparavant donc nous avons renforcé les moyens d’agir pour aller plus vite et être plus efficace."

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Décret sur l’encadrement des loyers. Dans l'urgence, et pour des raisons juridiques, le nouveau gouvernement avait pris un décret concernant les relocations ou les renouvellements des baux des logements privé dans 38 agglomérations où les prix pratiqués étaient jugés excessifs. Une nouvelle loi devrait être votée en 2013 pour un "encadrement durable". "C’était une mesure d’urgence, une première étape", a confirmé la ministre du Logement.

"La seconde, c’est la loi urbanisme logement qui est déjà en cours de préparation et sera présentée durant le premier semestre 2013 et qui reverra beaucoup de questions : le rôle des agences immobilières, la loi sur les copropriétés, et la loi de 1989 sur les rapports entre propriétaires et locataires, ce qui permettra l’encadrement des loyers à la relocation. Pour s’attaquer à la crise du logement, j’ai décidé de m’attaquer à la racine des problèmes, pas de faire de la cosmétique. Pour cela, il faut un observatoire national sur l’ensemble du territoire, et cela prend du temps", a-t-elle conclu.