Dray tire à vue sur ses camarades socialistes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dans une vidéo postée lundi sur internet, le député de l’Essonne vilipende notamment Harlem Désir et Arnaud Montebourg.

"Je n’ai pas vocation à être revanchard", avait juré Julien Dray le 18 décembre dernier, au lendemain d’une décision de justice qui lui était favorable. Visiblement, le député de l’Essonne a du mal à se tenir à cette ligne de conduite. Dans une vidéo postée lundi sur le blog de son ami Nasser Ferradj, conseiller municipal de Noisy-le-Sec et ancien président de SOS-Racisme Ile-de-France, Julien Dray s’en prend à certains de ses camarades socialistes, coupables à ses yeux de ne pas l’avoir soutenu.

Harlem Désir, Arnaud Montebourg et Jean-Christophe Cambadélis sont notamment la cible de Julien Dray, dans cette vidéo :

Sur un ton de proximité et de confidence, avec tutoiement de rigueur, Julien Dray livre ses états d’âmes et se lance dans une diatribe, à peine relancé par un Nasser Ferradj visiblement compatissant. Le député de l’Essonne pointe du doigt les "enfants gâtés" du Parti socialiste qui ont "tous rompu avec [lui] moi pour des problèmes individuels". Sa première cible : Harlem Désir, avec qui il a co-fondé SOS Racisme. "C’est parce qu’un jour il n’a pas eu le secrétariat national qu’il espérait", lance Julien Dray. "Et donc maintenant, il est devenu porte-flingue de Bertrand Delanoë. Tu parles d’une trajectoire. Il s’est enfermé dans un rôle d’apparatchik."

Julien Dray n’oublie pas Arnaud Montebourg, qui "s’est comporté de manière honteuse à (s)on égard. Un jour ou l’autre, on se retrouvera", prévient-il. "Parce que qui crache en l’air finit toujours par avoir le crachat qui lui retombe dessus." Enfin, Jean-Christophe Cambadélis en prend également pour son grade. "Il ne s’est pas bien comporté dans cette affaire. Quand il a été dans l’épreuve (affaires Agos et de la Mnef, ndlr), nous avons été un certain nombre à être à ses côtés." Le député de Paris répond sur son blog dans un billet intitulé "Juju joue les tontons flingueurs" : "Quand à son soutien lors de l'affaire de la MNEF, cela m'avait échappé !! Amusant. Mais on reparlera de tout cela plus tard à tête reposée. Car je ne voudrais pas lui faire un rappel à la loi socialiste, mais l'adversaire de la gauche, c'est la droite et Sarkozy", écrit-il notamment.

Certains trouvent tout de même grâce aux yeux de Julien Dray. Vincent Peillon et Manuel Valls, des "dirigeants de valeur", ont ainsi été "courageux dans cette affaire". Mais c’est surtout Robert Hue qui a le droit à son éloge. "J’ai beaucoup d’amitié, d’affection et même d’affinités politiques avec (lui). C’est un homme qui dans l’épreuve a été remarquable, d’une humanité extrême. Aujourd’hui, je suis plus proche de Robert Hue que de la direction du PS."

De là à imaginer que Julien Dray projette de créer sa propre force de gauche en compagnie de l’ancien secrétaire national du Parti communiste, il n’y a qu’un pas que l’intéressé ne franchit pas… encore. "Je ne vais pas fonder mon parti, mais je vais dire ce que je pense de l’état de la gauche", assure le député de l’Essonne. "La question d'un cadre de travail commun pour créer les conditions de l’émergence d’une nouvelle force de toute la gauche est posée, désormais. Soit la direction du Parti socialiste sera capable de porter cela, ou plus exactement on va la forcer à porter cela, soit elle deviendra un obstacle et il faudra la surmonter."