Double meurtre de Pau : Romain Dupuy en appel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Romain Dupuy de nouveau devant la justice en plein débat sur la responsabilité pénale des malades mentaux. Le jeune homme, accusé du double meurtre perpétré en 2004 dans un hôpital de Pau, avait été acquitté en première instance bénéficiant d'un non-lieu psychiatrique. Ce mercredi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau doit déterminer s'il peut être jugé pour ses crimes.

Le non-lieu "psychiatrique" dont a bénéficié Romain Dupuy pourrait être remis en cause. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau jugera à partir de ce mercredi et pendant trois jours si l'auteur présumé du double meurtre de l'hôpital de Pau en 2004 peut être jugé pour ses crimes. Chantal Klimaszewski et Lucette Gariod, infirmière et aide-soignante de l'hôpital psychiatrique de Pau, avaient été tuées à l'arme blanche dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004. La longue instruction s'est soldée par le non-lieu "psychiatrique" prononcé par le juge d'instruction de Pau le 28 août dernier au vu de multiples expertises et contre-expertises.

Romain Dupuy comparaîtra "libre" de toute "contrainte judiciaire" du fait du non-lieu prononcé. Le jeune homme se rendra au tribunal uniquement ce mercredi. L'audience pourrait conduire à une confirmation du non-lieu psychiatrique ou à une décision de renvoi de Romain Dupuy devant une cour d'assises. La confirmation du non-lieu épargnerait tout procès sur le fond. Mais, les familles des victimes espèrent, quant à elles, que le non-lieu sera contesté. Car, "tous les experts n'étaient pas du même avis sur son état mental", selon Me Yves Darmendrail, avocat de l'une des parties civiles, qui espère fait prévaloir l'idée que "seule une cour d'assises peut valablement se prononcer sur la responsabilité pénale de Romain Dupuy". L'un des experts consultés au cours de l'instruction a conclu qu'il y avait "altération" et non pas "abolition" du discernement de Romain Dupuy au moment des faits, une conclusion qui rendait théoriquement possible un procès en cour d'assises, a souligné l'avocat.

La ministre de la Justice, RachidaDati, avait annoncé en août, faisant suite à une demande du président Nicolas Sarkozy, l'ouverture d'une "réflexion" sur la création d'une audience spécifique, à l'issue de la procédure d'instruction, dans les cas où les mis en cause sont déclarés pénalement irresponsables. La ministre s'était exprimée après avoir reçu les familles des deux victimes de Romain Dupuy, comme l'avait fait Nicolas Sarkozy à l'occasion d'un déplacement dans le sud-ouest le 24 août. Elle avait ajouté que ces audiences offriraient aux victimes "la possibilité de faire leur deuil et de reconnaître leur préjudice". Les magistrats de la cour d'appel de Pau soulignent toutefois que la procédure d'appel qui s'engage mercredi n'équivaut aucunement à l'ouverture d'un procès sur le fond, puisqu'il ne s'agit que de juger du bien-fondé du non-lieu psychiatrique prononcé.