Débat PS : la primaire s'anime

Débat pugnace des six candidats à la primaire PS à 11 jours du scrutin
Débat pugnace des six candidats à la primaire PS à 11 jours du scrutin © CAPTURE D'ECRAN
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Hélène Favier , modifié à
Invectives et tutoiement : le 2nd débat de la primaire était plus "musclé", tout en restant "correct".

Cinq candidats socialistes et un radical de gauche enfermés pendant deux heures sur un plateau télé… Mercredi soir, avait lieu, l'acte II du débat de la primaire PS. Au menu : banques, Europe, TVA sociale, justice. Voici, en trois minutes chrono', ce qu’il fallait retenir de cette seconde confrontation.

DES ECHANGES PLUS VIFS

Des candidats plus pugnaces - S’invectivant, tout en continuant à se tutoyer, les candidats socialistes se sont confrontés de manière plus directe, lors de ce second débat diffusé par Europe 1, en partenariat avec i-TELE, LCP, Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ségolène Royal a ainsi jugé "beaucoup trop bureaucratiques" les propositions de Martine Aubry, tandis que Manuel Valls s’est inquiété des "dérives dirigistes" de ses challengers et lançait "amicalement" à Arnaud Montebourg : "personne n’a le monopole de la gauche".

La TVA sociale invitée du débat - Banques, Europe, crise : les candidats socialistes ont une nouvelle fois abordé des questions très économiques. Manuel Valls a également invité la TVA sociale au menu. "La solution, c'est la TVA sociale", a fait valoir le député de l'Essonne, qui suggère une augmentation d'un point de la TVA à 19,6% et à 5,5%, dont seraient épargnés "les produits de première nécessité". "Ca permet d'injecter tout de suite 10 milliards d'euros dans le budget de l'Etat". Une proposition qui a agacé l'autre "jeune loup" de la primaire : Arnaud Montebourg qui a dénoncé une "solution de droite. "Pas d'accord", lui a également lancé Martine Aubry : "la TVA sociale que tu proposes (...) va toucher d'abord les classes populaires et les classes moyennes".

L'affaire Guérini et la "faillite de l'Etat" - La justice, les affaires politio-financières ont été l'autre point d'achoppement du débat, notamment lorsqu'Arnaud Montebourg a évoqué le dossier Guérini. "Il est nécessaire que les socialistes fassent eux-même le ménage. Voyez ce que je veux dire...dans les Bouches-du-Rhône", a-t-il lancé. Se sentant visée, l'ex-patronne du PS, Martine Aubry, lui a rétorqué qu'il fallait savoir "respecter l'indépendance de la justice et éviter de parler avant que la justice ne rende sa décision". La maire de Lille a par ailleurs estimé avoir "pris ses responsabilités. 

LES JEUNES LOUPS A L'OFFENSIVE

Les outsiders à l'offensive - Alors que François Hollande, favori des sondages, est resté relativement discret ou plus "présidentiel", les jeunes loups du PS, eux, sont passés à l'offensive. Manuel Valls s'est ainsi montré particulièrement incisif, jugeant, à plusieurs reprises, irréalistes les propositions de ses concurrents. Arnaud Montebourg, lui, a joué le jeu inverse, insistant sur la sincérité de son ancrage à gauche. Ségolène Royal, plus en-dedans lors du premier débat, s'est également montrée plus incisive. Martine Aubry, elle, a tenu à se montrer "rassembleuse", lâchant même un : "est-ce qu'on peut dire que l'on est tous d'accord ?", entraînant des rires dans l'assemblée. Jean-Michel Baylet, radical de gauche, était alors clairement "à l'extérieur" de ce débat entre socialistes. 

La droite, les yeux rivés sur le débat - Sur Twitter, les élus de droite ont largement commenté le débat. Ainsi le très officiel @ump, qui live-twittait une nouvelle fois la confrontation, a noté que Hollande, "ne répondait pas aux questions" et a résumé les propositions socialistes par un "Bienvenue en URSS". L’ex-ministre Dominique Bussereau a fustigé un "Hollande trop techno, défaut classique lorsque l on pense faire la course en tête". Enfin Yannick Favennec a tenté une analyse sur Ségolène Royal : "en portant une veste rouge, elle  annonce la couleur. Elle fait du rentre dedans ce soir !!".