Ca va mal chez DaimlerChrysler. Une restructuration, la plus importante que le groupe ait connue depuis la fusion de Daimler-Benz AG et de Chrysler Corp. en 1998, a été annoncée mercredi. Chrysler, branche américaine du groupe, va supprimer 13.000 emplois, soit 16% des effectifs. 11.000 suppressions de postes concerneront des salariés payés à l'heure et affiliés à des syndicats, 9.000 aux Etats-Unis et 2.000 au Canada. L'objectif est de ramener le 3ème constructeur automobile de Detroit, et désormais numéro quatre américain, à la rentabilité d'ici 2008. Chrysler prévoit de réduire sa capacité totale de production de 400.000 unités. Cette baisse de voilure passera comme attendu par la fermeture en 2009 de l'usine d'assemblage de Newark, dans le Delaware, qui produit des 4x4 Dodge Durango et Chrysler Aspen. Le site emploie environ 2.000 personnes. Plus dépendant que la plupart de ses concurrents des ventes de 4x4 et de pick-up, Chrysler a vu l'an dernier ses stocks d'invendus s'accumuler et ses ventes chuter de 7%, perdant ainsi sa troisième place sur le marché américain au profit de Toyota. Mais plus qu'une restructuration, l'idée d'un divorce fait aussi son chemin. "Nous n'excluons aucune option afin de trouver la meilleure solution possible à la fois pour Chrysler Group et DaimlerChrysler", a déclaré le président du directoire, Dieter Zetsche, laissant entendre que le groupe n'exclut pas de se séparer de sa division américaine. "Cela signifie que toutes les options sont sur la table", a-t-il ajouté. Il a précisé ne s'être fixé aucune date-butoir pour conclure ce réexamen de la stratégie et s'est refusé à tout commentaire sur d'éventuels contacts avec des tiers concernant Chrysler. Il n'a, en particulier, pas souhaité réagir aux informations du magazine allemand Manager évoquant des discussions en vue d'une vente de Chrysler à General Motors. Ce dernier s'est lui aussi refusé à tout commentaire. DaimlerChrysler, actionnaire d'EADS, a parallèlement publié mercredi ses résultats annuels et trimestriels. Il a fait état d'une perte opérationnelle de 1,2 milliard d'euros pour Chrysler en 2006, compensée par les bénéfices de sa division Mercedes Car Group et de sa division de poids lourds. L'action Chrysler a terminé à New York mercredi sur un gain de 8,27% à 69,78 dollars. A la Bourse de Francfort, l'action DaimlerChrysler a terminé la journée sur une hausse de 4,59% à 51,50 euros après un plus haut à 52,08, son meilleur niveau depuis juin 2002.