Copé-Fillon, le spectre de Balladur-Chirac

En 1995, la confrontation entre Edouard Balladur et Jacques Chirac avait durablement déchiré la droite. François Fillon et jean-François Copé veulent éviter la récidive.
En 1995, la confrontation entre Edouard Balladur et Jacques Chirac avait durablement déchiré la droite. François Fillon et jean-François Copé veulent éviter la récidive. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Le débat de jeudi devrait être des plus feutrés, tant la droite est traumatisée par le précédent de 1995.

Il y a peu de chances que le débat entre Jean-François Copé et François Fillon, jeudi soir sur France 2, atteigne des sommets de tension et d’agressivité. D’abord parce que  les deux camps se sont entendus pour respecter une sorte de pacte de non-agression. Mais aussi et surtout parce que le souvenir de l’après-1995, quand Jacques Chirac et Edouard Balladur s’étaient affrontés lors de l’élection présidentielle, reste cuisant.

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"Est-ce qu'on se retrouve dans la situation de 1995 ?"

A l’époque, les deux hommes ne s’étaient pas affrontés lors d’un débat télévisé. Jacques Chirac, redevenu favori des sondages au printemps, avait poliment décliné l’offre du camp adverse. Mais la guerre des chefs de l’époque avait connu une intensité comparable à celle d’aujourd’hui.

"Est-ce qu'on se retrouve dans la situation de l'après-mai 1995 où un camp dégage l'autre par rancœur ? C'est le scénario de la pièce qui se joue", pointe un proche de Jean-François Copé.

"Les militants détestent des candidats qui s'antagonisent"

 "Le risque pour Fillon et Copé serait de laisser entendre  qu'il y a des fractures telles entre l'un et l'autre qu'au final, à aucun moment le travail en commun ne pourrait s'effectuer", confirme Jean-Daniel Levy, directeur du pôle Opinion de Harris Interactive.

D’où un luxe de précautions formelles, tel le choix de pupitres à l’américaine en lieu et place d’un face-à-face. "Les militants détestent des candidats qui s'antagonisent. Celui qui prendrait le risque d'y aller au lance-flammes se tromperait", résume un responsable de l'UMP.

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