Contrat première chance : Royal persiste

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Administrator User , modifié à
Ségolène Royal a fait fi vendredi des critiques suscitées à gauche comme à droite par son "contrat première chance", réaffirmant sa volonté de mener la "bataille" contre le chômage des jeunes en essayant "tout ce qui marche". Après plusieurs jours de flottement voire de confusion, la sociologue du travail Dominique Méda a présenté ce dispositif destiné aux jeunes sans qualification, précisant et s'écartant parfois des premières annonces de la candidate socialiste.

Le Parti socialiste tente de désamorcer la polémique autour du contrat première chance proposé par Ségolène Royal. José Bové parle d'un CPE Royal, Marie-George Buffet dénonce un CPE de gauche et Olivier Besancenot demande le retrait de cette proposition socialiste. Face à cette levée de bouclier, le Parti socialiste a corrigé le tir. La sociologue du travail Dominique Méda a précisé le dispositif voulu par la candidate socialiste. Le système, dévoilé par Ségolène Royal vendredi dernier, prévoit, après une phase préliminaire de trois mois, la signature d'un CDI, d'un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage dans les petites entreprises des secteurs de l'artisanat et du commerce. Il prendrait la forme d'une "convention" entre un jeune de plus de 16 ans, l'employeur et la région, qui financera, pendant un an, la totalité du salaire et des charges. Chaque entreprise n'aurait droit qu'à un contrat première chance. "C'est une réforme simple et claire qui sécurise le jeune pendant un an sur son salaire, qui sécurise l'entreprise (...) pour ensuite déboucher sur un contrat à durée indéterminée", a déclaré Ségolène Royal en marge de sa visite du plus grand campus universitaire d'Europe, près de Bordeaux. Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a fustigé vendredi les "revirements" de Ségolène Royal. "On ne peut pas faire confiance à quelqu'un qui revient en permanence sur ses annonces", a-t-il déclaré à la presse au QG de campagne du candidat de l'UMP. La "terminologie" du "contrat première chance" n'est pas "obligatoirement la meilleure", a concédé Dominique Strauss-Kahn. Le futur CPC "est à l'opposé du CPE" mis en place par le gouvernement Villepin et prévoyant une période d'essai de deux ans, a assuré Jack Lang, conseiller de Ségolène Royal. Le dispositif sera fondé sur "une philosophie généreuse" afin d'intégrer les jeunes et non de les "jeter", a-t-il déclaré lors du point de presse. Avant de présenter sa "note d'orientation", Dominique Méda a reçu mercredi et jeudi les présidents de l'Unef et du Mouvement des jeunes socialistes, principaux fers de lance de la bataille contre le CPE l'an dernier. A l'issue de ces rencontres, ils s'étaient déclarés "rassurés" d'apprendre qu'aucun nouveau contrat spécifique pour les jeunes ne serait créé.Frédéric Frangeul (avec Reuters)