Chirac : tout un programme !

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Administrator User , modifié à
Jacques Chirac a présenté jeudi des voeux aux Forces vives de la Nation en forme de programme électoral. Le chef de l'Etat a proposé la création d'une sécurité sociale professionnelle et d'un nouvel instrument pour l'emploi qui résulterait de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic. Il propose également de ramener en cinq ans l'impôt sur les sociétés à 20%.

Ce n'est pas l'heure de bilan mais des projets à l'Elysée. Partant du constat que la France, cinquième puissance économique mondiale, "réduit les inégalités" mais pèche encore sur le front de l'emploi, le président de la République a notamment suggéré, lors de ses voeux aux Forces vives, une forte baisse de l'impôt sur les sociétés et la création d'une sécurité sociale professionnelle dans un discours qui ressemblait à un programme électoral. Devant une partie du gouvernement et plusieurs centaines de représentants des syndicats, du patronat et d'associations, il a demandé que priorité soit donnée à l'élaboration d'un nouveau modèle social français - via la création d'une sécurité sociale professionnelle -, à la participation et au développement durable. Pour le prochain quinquennat, le chef de l'Etat préconise une baisse du taux d'imposition sur les sociétés de 33% à 20%. Il a aussi lancé l'idée d'un coup de pouce fiscal pour les entreprises traitant sur un pied d'égalité salariés et actionnaires. "Les entreprises qui distribuent autant à leurs salariés sous forme de participation ou d'augmentations de salaires qu'à leurs actionnaires devraient bénéficier d'un taux d'impôt sur les sociétés réduit, de l'ordre de 10%", a-t-il dit. Dans la même veine, Jacques Chirac a suggéré que les fonds d'investissement qui revendent une entreprise reversent aux salariés une part de la plus-value réalisée, "par exemple 20%". Le chef de l'Etat a plaidé pour la mise en place d'une véritable "sécurité sociale professionnelle", qui passerait par la création d'un "nouvel instrument" résultant de la fusion, évoquée de longue date par divers gouvernements, entre l'Unedic et l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). Les demandeurs d'emploi n'auraient qu'un seul interlocuteur pour tout ce qui concerne leur parcours professionnel : indemnités, recherche d'emploi, mobilité, formation. Ce nouveau dispositif serait géré par les partenaires sociaux en partenariat avec l'Etat, a suggéré Jacques Chirac. Pour Jacques Chirac, qui dira dans le courant du premier trimestre s'il brigue ou non un troisième mandat, la France a les moyens d'une "bien plus grande ambition", une ambition "qui lui ressemble". Il a plaidé pour faire de l'enseignement supérieur une priorité du prochain quinquennat, via une augmentation de 30% du budget destiné aux étudiants. Une bonne partie de son discours a été consacrée aux défis écologiques dans la perspective de l'après-pétrole. Il a ainsi apporté son soutien à la fusion entre Suez et GDF, qu'il juge "stratégique pour la France et l'Europe", tout en défendant la filière nucléaire et l'énergie solaire. A un mois de la conférence internationale sur l'environnement des 2 et 3 février à Paris, Jacques Chirac a enfin relancé l'idée d'une "taxe carbone" sur les produits en provenance de pays refusant de s'engager en faveur du régime qui succédera au protocole de Kyoto, après 2012.Par ailleurs, Jacques Chirac convoquera le Parlement en Congrès avant fin février. Objectif : modifier la Constitution sur trois points, le statut pénal du chef de l'Etat, la Nouvelle-Calédonie et l'abolition de la peine de mort.