Chérèque : "trop de personnes laissées sur le bord du chemin"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le secrétaire général de la CFDT regrette le manque d'ampleur des mesures proposées pour faire face à la crise.

Nicolas Sarkozy reçoit mercredi les syndicats et le patronatpour un tour d'horizon sur la politique économique et sociale, pour préparer d'ores et déjà une rentrée qui s'annonce sombre pour cause de récession et de licenciements massifs. Avant ce rendez-vous, François Chérèque s’est exprimé sur Europe 1, qualifiant de "bonne chose" la relation directe entre les syndicats et le Chef de l’Etat.

Commentant le plan de lutte contre la crise entrepris par le gouvernement, François Chérèque pointe du doigt le décalage entre l’importance de la crise et les mesures proposées pour y faire face. "La crise atteint des sommets rarement vus et on est encore en train de mouliner en basse altitude". S’il voit des "bonnes choses" dans le plan anti-crise de Nicolas Sarkozy, François Chérèque déplore que "trop de personnes [soient] laissées sur le bord du chemin".

François Chérèque stigmatise également "le grand plan social totalement silencieux qui est celui des pertes d'Interim et des CDD". Le leader de la CFDT rappelle que cette situation concerne 82% des gens au chômage, contre 18% pour les licenciés économiques. Lors du Congrès de Versailles, le président de la République a proposé de donner à tout licencié économique la possibilité de garder son salaire pendant un an en échange d'une formation. "Une mesure positive" estime François Chérèque à condition de l’élargir à 100% des chômeurs.

Au sujet de l'emprunt qui pourrait être lancé en 2010, le leader de la CFDT estime "qu'il faut investir dans l'avenir". "Mais il faut le faire en disant au préalable qui va rembourser et comment", juge-t-il. Avec l'argent recueilli, François Chérèque propose "d'investir dans l'industrie et l'économie de demain, respectueuse de l'environnement".

A propos de la réforme des retraites, François Chérèque confirme son opposition à l'allongement de la durée du travail, dénonçant un "phénomène de grande injustice". "Ceux qui ont commencé à 16 ans cotiseront 49 ans et ceux qui ont pu se payer des études, 42 ans", déplore François Chérèque. "On ne peut pas aborder le problème des retraites sans aborder les questions sociales et sociétales", selon lui.

Le leader de la CFDT voit enfin comme un "mauvais signe" les changements de ministre du Travail, dont le titulaire a changé 3 fois en huit mois. "Pourquoi ce zapping des ministres du Travail ?", s'est interrogé François Chérèque.

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