Ces candidats plébiscités malgré leurs casseroles

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Fabienne Cosnay , modifié à
MUNICIPALES - Le nom de ces candidats est automatiquement associé à des affaires. Et pourtant, ils ont déjà été réélus ou partent avec un bon score pour le deuxième.

Les affaires ? Quelles affaires ? Dimanche, pour le premier tour des élections municipales, les électeurs n’ont pas hésité à voter pour des personnalités dont le nom est inéluctablement associé à des casseroles et autres déboires judiciaires. Des "affaires " qui n’ont pas empêché, par exemple, Patrick Balkany, Georges Tron ou Jean-Pierre Bechter d’être réélus dès le premier tour ou de réaliser un bon score en vue du deuxième. Vous avez dit "tous pourris" ?

Infographie Municipales 2014 1er Tour Antisèche

ILS ONT ÉTÉ ÉLUS DÈS LE PREMIER TOUR

 

Patrick Balkany. Les 65.000 habitants de Levallois ne lui ont pas tenu rigueur de ces démêlés judiciaires. Patrick Balkany, visé par une enquête pour "blanchiment de fraude fiscale" et qui, on s’en rappelle, avait piqué une grosse colère pendant la campagne alors qu’on le questionnait sur ces fameuses affaires, a été confortablement réélu dans sa ville des Hauts-de-Seine avec 51,57% des voix. Et au cas où ses administrés ne seraient pas au courant de sa victoire, le maire de Levallois-Perret l’a fait connaître via les panneaux municipaux.

André Santini. Dans le même département, André Santini, condamné en janvier 2013 à deux ans de prison avec sursis et à une peine d’inéligibilité de cinq ans pour détournement de fonds dans l’affaire de la fondation d’art Hamon, a lui aussi a été réélu au premier tour avec 67% des voix, à Issy-les-Moulineaux.

 

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Eric Woerth. Affaire Bettencourt, Affaire Tapie, hippodrome de Compiègne, l’ancien ministre du Budget est la preuve qu’on peut traîner un certain nombre de casseroles sans que cela pose problème au niveau local. Eric Woerth a remporté pour la quatrième fois la mairie de Chantilly avec 74,61% des voix, un score supérieur à celui qu’il avait réalisé en 2008.

Georges Tron. A Draveil, entre tracts anonymes et livre pornographique, la campagne a été assez délétère. Mais le maire sortant de l’Essonne, qui a bénéficié d’un non-lieu dans une affaire de viol en 2013, a fait taire ses détracteurs. L’ancien secrétaire de Nicolas Sarkozy a été élu dès le premier tour avec 57,51% des voix.

 

ILS SONT CONFIANTS POUR LE DEUXIÈME TOUR

Jean-Pierre Bechter. Entre coups de feu, mise en examen du maire et révélations de presse en cascade, Corbeil-Essonnes, fief de Serge Dassault a vécu une campagne des plus insolites. "Un climat très serein, très calme", a analysé, sans rires, le maire UMP sortant Jean-Pierre Bechter, bras droit de Serge Dassault, pour qui "les affaires n'ont strictement joué aucun rôle". Mis en examen pour "recel d'achats de votes" et "financement illicite de campagnes électorales" dans le cadre de l’enquête sur des achats de voix présumés, Jean-Pierre Bechter est arrivé en tête au premier tour avec 45,47% des voix. 

Didier Schuller,

Didier Schuller. Cette élection avait valeur de test après des années de purgatoire. A Clichy, l'ancien patron de l'office HLM des Hauts-de-Seine, Didier Schuller, condamné en 2007 pour avoir participé au financement occulte du RPR, s'est qualifié pour le second tour avec 20,72%.

Jacques Mellick. Lui aussi traîne de sacrées casseroles. Jacques Mellick, dont le nom restera toujours associé à l’affaire des matchs truqués OM-Valenciennes, arrive en tête au premier tour à Béthune, ville qu’il a dirigée de 1977 à 1996, puis de 2002 à 2008.

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