Cantonales : la droite résiste mieux que prévu

Les présidents des Conseils généraux de France sont élus jeudi. François Hollande et Patrick Devedjian ont été réélus, respectivement en Corrèze et dans les Hauts-de-Seine. Et Christophe Perry a, lui, gagné le Jura.
Les présidents des Conseils généraux de France sont élus jeudi. François Hollande et Patrick Devedjian ont été réélus, respectivement en Corrèze et dans les Hauts-de-Seine. Et Christophe Perry a, lui, gagné le Jura. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Les socialistes François Hollande et Christophe Perny ont été élus. La Savoie et la Loire restent à droite.

Les conseillers généraux ont commencé à élire jeudi leur président. Ils ont trois tours de scrutin, mais si aucune majorité ne s'est dégagée, ce sera au doyen d'âge de présider l'assemblée départementale. Le PS et ses alliés détiennent actuellement 58 départements sur 101. Ils devraient atteindre la barre des 60 pour la première fois de leur histoire. Europe1.fr fait le point sur les principaux résultats.

Les Pyrénées-Atlantiques passent à gauche. Le socialiste Georges Labazée, succédant à l'UMP Jean castaings, devient le premier dirigeant de gauche dans ce département détenu par la droite depuis sa création en 1969. La nouvelle majorité de gauche compte 28 sièges contre 24 pour la coalition qui dirigeait le département, composée de l'UMP et du Modem.

La gauche remporte le Jura. Dans ce département, où jusqu'à présent droite et gauche faisaient égalité parfaite, le socialiste Christophe Perny a été élu président. Sans surprise puisque la gauche a désormais une nette majorité avec 19 sièges contre 15 à droite.

Le Val d'Oise à droite. Comme prévu, le département francilienest passé à droite, avec à sa tête Arnaud Bazin (DVD).

La Savoie reste aussi à droite. Le président sortant, Hervé Gaymard (UMP), n'a pas laissé sa place au socialiste Thierry Repentin. Il a été réélu au troisième tour de scrutin et au bénéfice de l'âge après avoir obtenu 18 voix, à égalité avec son concurrent socialiste. La loi prévoit dans ce cas que le candidat le plus âgé des deux l'emporte. Hervé Gaymard a 51 ans. Thierry Repentin aura 48 ans la semaine prochaine.

La droite reste finalement à la tête de la Loire. C'était l'un des départements qui était dans l'incertitude complète. Finalement, le président sortant, l'UMP Bernard Bonne, a été réélu jeudi à la présidence du conseil général de la Loire. Il a été élu au troisième tour de scrutin contre le socialiste Jean-Claude Bertrand, par 20 voix contre 18, une abstention et un vote nul.

Une surprise

Surprise en Indre-et-Loire. La socialiste Marisol Touraine, une strauss-kahnienne, a ravi la présidence à la fabiusienne Claude Roiron. Cette dernière était contestée dans sa majorité de gauche.

Les résultats prévisibles...

En Corrèze, sans surprise, François Hollande a été réélu président du conseil général à Tulle. Une élection essentielle pour l'ancien chef du PS. Il s'était fixé sa réélection en Corrèze comme condition sine qua non pour briguer l'investiture de son parti dans la course à l'Elysée. Il devrait annoncer, dans l'après-midi, sa candidature aux primaires socialistes pour 2012.

Le socialiste, Jean-Noël Guérini, a lui été réélu dans les Bouches-du-Rhône. Il a obtenu 40 voix contre 17 pour Martine Vassal (UMP). Président du conseil général des Bouches-du-Rhône depuis 1998, il briguait sa succession, au terme d'un scrutin qui a secoué le PS local avec les affaires touchant son frère et le rapport incendiaire d'Arnaud Montebourg sur la fédération départementale. Un rapport d'Arnaud Montebourg notamment l'a épinglé. Et pourtant à la tribune, Jean-Noël Guérini s'est défendu, dénonçant les insultes et les mensonges. "Je n'accepte pas que l'on mette en cause mon intégrité au titre que mon frère est en prison", a-t-il plaidé.

"Il n'existe pas de délit de fraternité" :

Dans les Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian a été également réélu président du Conseil général. Il a récolté dès le premier tour 27 voix, sur 45 conseillers votants. Le président sortant avait bénéficié du soutien de Jean Sarkozy lundi et avait été désigné par la majorité départementale mercredi.

Des inconnues

Mayotte. Aucune majorité n’est clairement sortie des urnes pour ce territoire français qui devient jeudi le 101ème département français. L'élection qui devait avoir lieu jeudi, mais elle a été reportée : le quorum n'a pas été atteint, à cause de l'absence de plusieurs élus UMP et Nouveau Centre. L'élection aura lieu dimanche. La ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, qui devait se rendre dans le département, a décidé de reporter sa visite à Mayotte jusqu'à l'élection du président du conseil général. Elle attendra d'ici-là à La Réunion, où elle était en escale.

La Réunion. Le département pourrait passer à gauche. Sa présidente, Nassimah Dindar, jusqu'à présent Divers droite, s'est rapprochée de la gauche lors de ces élections cantonales.

Les nouveaux présidents de conseils généraux sont élus jusqu'en 2014, quand les conseillers territoriaux remplaceront les conseillers généraux. Mais en cas de victoire en 2012, la gauche a prévenu qu'elle les supprimerait.