Bug chez Orange : quand l’Etat s’en mêle

Pas moins de trois ministres se sont mobilisés sur la panne du réseau Orange.
Pas moins de trois ministres se sont mobilisés sur la panne du réseau Orange. © MAX PPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Trois ministres ont été mobilisés et les opérateurs vont être reçus par le gouvernement.

Pendant que le réseau Orange était frappé par la tempête, le gouvernement aussi était sur le pont. Trois ministres sont intervenus, Arnaud Montebourg, chargé du Redressement productif, Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale, et Fleur Pellerin, en charge de l’Economie numérique. Cette dernière va même recevoir, dans les prochains jours, le PDG d’Orange, Stéphane Richard.

La rencontre aura lieu "mercredi, jeudi ou vendredi" et Stéphane Richard va devoir lui remettre son rapport sur les causes du bug qui a paralysé le réseau de 27 millions d’abonnés pendant douze heures vendredi. Ce premier rapport sera suivi d’une expertise plus poussée, qui pourrait être remise fin juillet au gouvernement et à l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep)

Les autres opérateurs convoqués aussi

Orange ne sera pas le seul à être reçu, puisque les autres opérateurs, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile, suivront un peu plus tard, "en fin de semaine ou la semaine prochaine". Devant la ministre, ils seront sommés de présenter leur procédure en cas de crise.

Autre indication que le gouvernement tient à garder la main sur le dossier, le gouvernement pourrait bientôt réaliser des audits de sécurité sur les réseaux des opérateurs. Fleur Pellerin a annoncé un décret pendant le week-end et le texte a déjà été présenté à l’Arcep, qui a émis un avis favorable.

"Frustration politique"

La ministre s’est d’ailleurs montrée claire sur ses intentions : "nous avons rétabli de bonnes relations avec l’Arcep, mais c’est au gouvernement que doit revenir la définition de la politique à long terme des télécoms", explique-t-elle au Figaro.

Une position que Stéphane Richard semble comprendre. "Cela fait 15 ans que l’Etat s’est largement dessaisi de tout moyen d’action sur ce secteur pourtant stratégiquement et économiquement primordial, au profit d’un régulateur indépendant et technocratique", juge-t-il, ajoutant : "Je comprends ce sentiment de frustration politique".