Bruxelles hérisse Dupont-Aignan

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G.V. avec agences , modifié à
L'idée d'un Smic européen ne convainc ni Dupont-Aignan, ni Le Pen ni Mélenchon.

Sujet longtemps ignoré par Bruxelles, l’idée d’un salaire minimum est désormais dans les cartons européens. La Commission européenne prépare en effet une série de propositions pour relancer l'emploi, parmi lesquelles la possible instauration de salaires minimums dans l’Union européenne.

Une telle proposition n’a pas manqué de suscité de vives réactions parmi les candidats à l’élection présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan n’ont pas caché leur opposition, le dernier allant jusqu’à comparer cette initiative au tristement célèbre STO.

Un objectif : "éviter une course vers le bas"

Le commissaire européen à l'emploi doit dévoiler mercredi les projets de la Commission. L’objectif affiché est simple : "des salaires minimums aident à éviter une course vers le bas pour les coûts du travail et constituent un facteur important afin de garantir une qualité décente de travail", annonce la Commission. "La fixation de salaires minimums à des niveaux appropriés peut aider à éviter le phénomène croissant de pauvreté de ceux qui ont un emploi", ajoute le projet de document.

Une telle mesure vise notamment l’Allemagne, où il n’existe pas de salaire minimum. Mais si elle s’adresse surtout aux pays sans salaires minimum, elle concerne évidemment aussi la France. Les candidats à l’élection présidentielle n’ont donc pas manqué de s’emparer du sujet.

Dupont-Aignan y voit une version revisitée du STO

"C'est la Commission de Bruxelles qui a précipité l'Europe dans la ruine du chômage et c'est la même qui, après avoir allumé l'incendie, veut maintenant encore ajouté le feu à l'incendie", a ainsi réagi Nicolas Dupont-Aignan, mardi matin sur Europe 1.

Et le candidat de Debout la République de dresser un parallèle avec le STO mis en place par l'Allemagne nazie et la France collaborationniste : "on peut continuer à concentrer l'emploi en Allemagne et à faire un service de travail obligatoire pour inciter les Espagnols, les Français, les Italiens, les Grecs à travailler en Allemagne. Mais je ne crois pas que ce soit de bonne mémoire".

Mélenchon souhaite une autre version

Le point de vue de Jean-Luc Mélenchon est, lui, plus nuancé. Si le candidat du Front de gauche est favorable à un "Smic européen", il s’oppose à la version dévoilée lundi et accuse la Commission européenne d’avoir "pris un masque d'agneau pour faire le loup".

"Sous prétexte de suggérer des Smic ‘pas trop bas’, elle imagine de créer des Smic à géométrie variable suivant les branches d'activité. Autant dire ‘plus de Smic du tout’ et une législation sociale éclatée organisant la concurrence entre eux de tous les travailleurs", a-t-il réagi.

La candidate du Front national, Marine Le Pen, a également accusé la Commission de vouloir "l'explosion du SMIC" et a dénoncé un "cocktail de mesures ultralibérales".