Bioéthique : le Sénat s’émancipe

Si le texte est définitivement adopté, des recherches encadrées pourront être lancées
Si le texte est définitivement adopté, des recherches encadrées pourront être lancées
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avec AFP , modifié à
La chambre haute a autorisé la recherche sur les embryons contre l’avis du gouvernement.

Une fois de plus, le Sénat se démarque du gouvernement. En première lecture, la chambre haute du Parlement a autorisé vendredi la recherche encadrée sur l'embryon et les cellules souches dans le cadre du projet de loi sur la bioéthique, contre l'avis du gouvernement.

Un premier amendement du gouvernement visant à maintenir le régime d'interdiction a été rejeté par 187 voix contre 142. Lors de la première lecture du projet de loi en février, les députés avaient eux maintenu l'interdiction de la recherche, ce qui avait suscité beaucoup de regrets dans la communauté des chercheurs.

"La seule différence c'est une autorisation réglementée et de l'autre côté une interdiction avec autorisations exceptionnelles, cela ne change rien sur le fond, mais les chercheurs n'ont pas de position pérenne dans leur recherche, c'est un problème majeur, ils ne peuvent pas être sécurisés dans leur recherche", a expliqué le rapporteur UMP au Sénat, Alain Milon.

Xavier Bertrand ne s'avoue pas vaincu

Après deux suspensions de séance, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a soutenu un deuxième amendement présenté par la centriste Anne-Marie Payet visant à renforcer encore le régime d'interdiction, alors que dans un premier temps il s'était prononcé contre. Cet amendement a été repoussé par 185 voix contre 142.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand ne s’avoue pas vaincu pour autant. "Ce n'est pas la position du gouvernement, et ne soyez pas étonnés si le gouvernement y revient pendant les navettes", a-t-il averti.

Le texte sera en effet soumis à une deuxième lecture dans les deux chambres du parlement avant un vote définitif.