Besson revendique le "droit à la nuance"

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Eric Besson admet que la déchéance de nationalité en cas de polygamie est "complexe".

Le ministre de l'Immigration, Eric besson revendique le "droit à la nuance" sur les questions relevant de son ministère, dans un entretien au Figaro. "Tous les jeunes étrangers ou Français d'origine étrangère ne sont pas, loin s'en faut, des délinquants, et la France est aussi riche de ses entrepreneurs, chercheurs, artistes, sportifs issus de l'immigration, symboles d'une intégration réussie", estime-t-il nécessaire de rappeler.

Le ministre de l'Immigration annonce qu'il présentera un amendement en septembre dans le cadre du projet de loi sur l'immigration pour que l'acquisition de la nationalité française "ne soit pas automatique pour les jeunes ancrés dans la délinquance", selon les vœux du président de la République Nicolas Sarkozy.

Polygamie et droit

"Sur un plan politique, nous devons lutter avec détermination contre la polygamie et l'excision. Mais, sur un plan juridique, la déchéance est complexe à envisager, notamment pour la polygamie", explique Eric Besson. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait demandé à Eric Besson d'étudier l'éventuelle déchéance de la nationalité française du conjoint de la femme verbalisée.

Interrogé sur la question du séjour en France des Roms, dont l'essentiel viennent de Roumanie, Eric Besson annonce qu'il se rendra à Bucarest le 9 et 10 septembre avec Pierre Lellouche, secrétaire d'État aux Affaires européennes. Il attend "beaucoup" du nouveau fichier Oscar qui permettra "d'identifier les Roms qui reviennent en France pour bénéficier à nouveau de l'aide au retour volontaire".

Les étrangers bénéficiant du retour aidé dans leur pays, les Roms en particulier, devront en effet laisser leurs empreintes digitales en septembre dans un fichier validé par la CNIL. Ce fichier, dénommé Oscar, a été créé par un décret le 26 octobre 2009. Il est déjà actif sous forme de bases de données comprenant l'identité des personnes ayant bénéficié de l'aide au retour (billet d'avion + 300 euros d'aide à l'insertion).