Besson envisage de porter plainte contre la Cimade

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui a signé dimanche soir la fin du monopole de la Cimade envisage de porter plainte contre le secrétaire général de la Cimade qui l'a accusé d'employer "des méthodes de voyou".

"Des méthodes de voyous" et un "véritable bras d'honneur à la justice". C’est ainsi que le secrétaire général de la Cimade, Laurent Giovannoni a qualifié la signature par Eric Besson dimanche, d’un texte supprimant le monopole de la Cimade pour l'assistance juridique aux étrangers en rétention. Cette décision est le dernier épisode d’un bras de fer entre le ministère et l’association.

"Choqué", le ministre de l'Immigration, Eric Besson, se dit "décidé à ne pas accepter ces propos". Il a demandé à l’avocat du ministère d’étudier si les propos incriminés relèvent de la diffamation, auquel cas il portera plainte.

Le texte signé dimanche soir marque la fin du monopole de la Cimade, très critique à l'égard de la politique gouvernementale en matière d'immigration. Six associations sont ainsi agréées pour d'informer et aider les étrangers "retenus".

La Cimade et d'autres associations de défense des étrangers et des droits de l'Homme sont engagées dans une bataille judiciaire contre le décret du 22 août 2008 du ministère réformant l'aide aux étrangers en Centres de rétention administratives (CRA).

Le premier appel d'offres lancé en vertu de ce texte, en août, avait été annulé le 30 octobre par le tribunal administratif qui souhaitait notamment une meilleure définition des compétences juridiques des candidats.

Le 20 avril, le juge des référés du tribunal administratif de Paris avait ensuite suspendu la signature par le ministre de l'Immigration du contrat d'attribution de l'aide aux étrangers en rétention, le temps de statuer sur une requête de la Cimade "au plus tard le 7 mai 2009".

Le ministre l’a finalement signé dimanche soir : "ce délai fixé par l'ordonnance du 20 avril est désormais expiré" met en avant le ministère de l'immigration dans un communiqué.

Si l’association ne regrette pas son monopole, elle reproche au ministère de vouloir segmenter l’action des associations, afin de limiter leur action etdénonce depuis plusieurs mois "une logique de concurrence libérale déplacée".