Bayrou : le débat sur l’identité nationale est une "diversion"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"Il n’y a rien de plus facile que de faire se battre une partie du pays contre l’autre", s’est inquiété sur Europe 1 le chef de file du MoDem.

Le débat sur l’identité nationale, c’est "comme la muleta, le chiffon rouge, sous le nez du taureau", a commenté mercredi, sur Europe 1, François Bayrou. "C’est très précieux l’identité d’un peuple mais on ne doit pas faire flamber ça", a mis en garde le président du MoDem. "C’est très fragile un pays, il n’y a rien de plus facile que de faire se battre une partie du pays contre l’autre", s’est-il encore inquiété.

"Bien entendu, je sais pourquoi ce débat est lancé : parce qu’on imagine qu’il y a là un gisement de voix qui ne demandent qu’à se mobiliser pourvu qu’on les excite", a dénoncé François Bayrou. Dénonçant un débat "électoraliste", il a ajouté : "il y a là une exploitation qui est une diversion". François Bayrou a cité notamment un fait, qui devrait être considéré avec plus d’importance que le débat sur l’identité nationale : il y a tous les jours 1.000 chômeurs de plus.

François Bayrou est aussi revenu sur les propos du député Pascal Clément qui a affirmé mardi : "Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France". "S’il y a des dérapages au sein d’un groupe parlementaire de l’Assemblée nationale normalement très policé, habitué au débat, imaginez ce que c’est dans les conversations de voisinage", a estimé le centriste.

Le président du MoDem a cependant indiqué qu’il participerait au débat sur l’identité nationale, notamment dans un document écrit. "Il faut évoquer la place de l’islam, l’immigration, l’intégration. Mais ces questions doivent être évoquées sur un ton, avec des références, avec une manière d’être qui donne le sentiment au pays qu’on le conduit, on l’élève et on le rassemble", a-t-il insisté.

Découvrez l'intégralité de l'interview de François Bayrou sur Europe 1 au micro de Michel Grossiord :

François Bayrou s’est également agacé du rôle joué par Nicolas Sarkozy dans la campagne pour les élections régionales du mois de mars prochain. "Le président de la République devrait être en France au-dessus des partis, au-dessus des batailles électorales. Les élections régionales devraient être... des élections régionales. Et ça ne devrait pas être un plébiscite ou un référendum pour ou contre le pouvoir", a réagi le président du MoDem.