Bayrou invente "l’espoir crédible"

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Le chef du Modem a martelé mardi son nouveau credo et dénoncé les atermoiements de la majorité.

Silencieux depuis plusieurs jours, François Bayrou est revenu mardi sur la scène politique avec une nouvelle formule : "l’espoir crédible". "Il faut donner un peu d’enthousiasme, un peu d’oxygène", a déclaré le président du Modem sur Europe 1, avant de dégager deux priorités. "La première, c’est l’emploi, et donc la production en France. Et on aura de vrais emplois que si on arrive à relocaliser en France un certain nombre d’industries, de services. Il faut ramener chez nous ce qui est parti. La seconde, c’est l’éducation dans les bases qui sont offertes aux plus jeunes élèves. Voilà deux choses qui peuvent donner un espoir crédible."

Fidèle à son habitude, le leader centriste a ensuite attaqué à sa droite, puis à sa gauche. Ce sont d’abord les rebondissements qui émaillent la vie politique à l’approche du remaniement, prévu dans quelques jours, mais annoncé depuis plusieurs mois, qu'il a pris pour cibles. "Tous les jours il se passe quelque chose de plus stupéfiant", a déploré le président du Modem mardi sur Europe 1. "La séquence qui dure aujourd’hui depuis sept mois, avec des gens poussés vers le haut et qui après plongent tout cela détourne le pays de l’essentiel."

"Tout ça ne fait pas avancer le pays"

"Si au moins on pouvait s’épargner ces espèces d’éruption qui recommencent tous les 2 ou 3 jours, avec le sentiment que de nouveau les montagnes sont en train de se battre, que de nouveau les meutes sont lâchées les unes contre les autres", a-t-il poursuivi, avant d’insister : "Tout ça ne fait pas avancer le pays".

François Bayrou a réservé aussi quelques attaques contre le camp d’en face, le parti socialiste. "Il y a des espoirs qui sont de la fausse monnaie", a-t-il dénoncé en référence au texte sur l’égalité réelle de Benoît Hamon, débattu actuellement rue de Solferino. "Aujourd’hui, le PS est en train de publier un catalogue qui, de l’aveu même des dirigeants de ce parti, comme François Hollande, Manuel Valls et d’autres qui le disent tout bas, est en réalité purement et simplement irréalisable. On n’aura pas les moyens de faire ça."

L’hommage à de Gaulle

Enfin, quarante ans, quasiment à la minute près, après la mort de Charles de Gaulle, François Bayrou a rendu hommage à l’homme du 18-Juin. "C’est émouvant, parce qu’il est 18h57, et qu’il y a 40 années, il vivait les dernières minutes de sa vie. Dans le soir qui tombait, le général de Gaulle entrait dans la bibliothèque pour faire une réussite. Sur cette réussite, il s’affaisserait, et une page de l’histoire de France se tournerait. C’est très émouvant, l’heure que nous vivons."

Le président du Modem en a aussi profité pour critiquer en creux les dirigeants actuels : "Le général de Gaulle avait inventé une formule dont nous devrions nous inspirer tous les jours. Il disait : "les présidents président, les gouvernements gouvernent." C’est-à-dire que dans la fonction présidentielle, il y a une mission de rassemblement, et l’exécution des grandes orientations est assurée par un gouvernement de plein exercice. Si nous pouvions faire ça, nous ferions un pas dans la direction du bon sens."