"Qui peut ne pas tirer les leçons de la crise ?" Michel Barnier, nommé vendredi Commissaire européen au marché intérieur et aux services financiers, a appelé, lundi sur Europe 1, à davantage de régulation dans l’économie mondiale : "On ne va pas sortir de cette crise comme on y est entrés, avec la même absence de règles de gouvernance mondiale."
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Afin d’éviter nouvelle crise, a estimé Michel Barnier, il faut "mettre en œuvre l’ensemble des mesures prises par le G 20", concernant "la régulation, le contrôle des fonds alternatifs [hedge funds], les agences de notation, les produits dérivés". L’ancien ministre de l’Agriculture a par ailleurs prôné "une économie de croissance durable, de croissance verte".
La fin du capitalisme n’est toutefois pas pour demain : "On a besoin des marchés, on a besoin du capitalisme, a lancé le commissaire européen au marché intérieur. Mais d’un capitalisme d’entrepreneurs et d’investisseurs davantage que de spéculateurs. Je veux contribuer à ce que ces marchés soient mis au service d’une économie équitable et responsable."
Revenant sur les critiques de la presse britannique au sujet de sa nomination à Bruxelles, qualifiée de "coup d’état français sur la finance européenne", Michel Barnier a évoqué des "polémiques et des inquiétudes très exagérées". "Je sais l’importance de la City pour l’économie européenne tout entière. J’ai à tirer des leçons de la crise, y compris dans l’intérêt de la City, et à conforter cette place financière, comme celle de Francfort ou des Paris."
Enfin, interrogé sur le grand emprunt français, Michel Barnier a jugé que celui-ci permettrait "d’avoir un déficit dynamique, de mettre un moment d’endettement au service de l’avenir, des emplois de demain, de la recherche." Mais il a prévenu : "On sait bien que quand on fait un emprunt, on devra le rembourser."