Après une opération qui a duré toute la nuit, l'adolescent français de 17 ans est mort mardi matin à l'hôpital de Médine. Hier, trois autres ressortissants français avec qui le jeune homme pique-niquait, ont été tués par balle dans le nord-ouest de l'Arabie Saoudite. L'attaque a eu lieu à Madaen Saleh, un haut lieu du tourisme local. Les quatre hommes, qui faisaient partie d'un groupe, ont été la cible de coups de feu après avoir été déposés par un véhicule près de Médine. Ils avaient entrepris un voyage dans le désert. A l'origine, 26 personnes auraient participé à ce voyage, mais le groupe s'est divisé en deux, selon le ministère de l'Intérieur saoudien. La plupart sont repartis sur Ryad, les autres souhaitaient faire un pélerinage à La Mecque. Deux des membres du groupe sont morts sur les lieux de l'attaque et le troisième a succombé après son transfert à l'hôpital. L'une des victimes était un enseignant. Les deux autres étaient salariées chez Schneider Electric. "Notre ambassadeur à Ryad et notre consul général à Djeddah se rendent sur place pour apporter toute l'assistance nécessaire à nos compatriotes et faire le point avec les autorités saoudiennes sur les circonstances de cette attaque", a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Philippe Douste-Blazy a condamné avec "la plus grande fermeté cet acte horrible". Les autorités françaises sont mobilisées, aux côtés des autorités saoudiennes, "pour que toute la lumière soit faite et pour que les coupables soient arrêtés et punis". Jacques Chirac a fait part de sa consternation. Le président a aussi condamné cet "acte odieux". Dominique de Villepin, le Premier ministre, a exprimé sa "vive émotion". Des activistes se réclamant d'Al-Qaïda ont lancé en 2003 une campagne pour renverser la monarchie saoudienne, alliée des Etats-Unis, en prenant pour cibles des étrangers, des installations pétrolières et des bâtiments administratifs. Mais depuis 2004, année où cette campagne de violence a atteint son point culminant, aucune attaque majeure contre des ressortissants étrangers n'avait été recensée. Le 26 septembre 2004, un ressortissant français, Laurent Barbot, avait été tué dans le port de Djeddah par des activistes d'Al-Qaïda. La branche saoudienne d'Al-Qaïda a refait parler d'elle ce mois-ci en menaçant de mener de nouvelles attaques contre les ressortissants étrangers dans le royaume saoudien. L'organisation avait été à l'origine d'un attentat suicide manqué en février 2006 contre la raffinerie d'Abkaïk, la plus importante au monde. Selon les autorités saoudiennes, plus de 136 activistes et de 150 Saoudiens et ressortissants étrangers, dont des membres des services de sécurité, ont été tués dans les violences, qui ont nettement diminué, selon elles, en raison du renforcement des mesures de sécurité.