Ces derniers jours, nombre d'Allemandes avaient entamé une course contre la montre pour ne surtout pas accoucher avant la nouvelle année. Les médias allemands étaient pleins de recettes visant à retarder l'accouchement, conseillant d'éviter les activités physiques ou encore de prendre du magnésium ou des médicaments homéopathiques. Les spécialistes avaient néanmoins mis en garde contre les complications qui pourraient résulter d'une tentative de faire appel à des moyens médicaux pour jouer la montre. Et puis le 1er janvier tant attendu est arrivé et les bébés sont nés. La raison de toute cette frénésie, une loi qui prévoit que les parents prenant congé pour s'occuper de leur bébé né à compter du 1er janvier recevront les deux-tiers de leur salaire net mensuel, avec un maximum de 1.800 euros par mois, pendant un maximum de douze mois. Si l'autre parent prend de son côté deux mois de congé, l'allocation peut durer quatorze mois. Une Munichoise de 41 ans aurait dû accoucher de jumeaux le 22 janvier, mais son médecin a décidé d'effectuer une césarienne le 29 décembre après avoir diagnostiqué une souffrance foetale sur l'un des enfants. "Cela me fait perdre plus de 20.000 euros", a expliqué Gabriele Meyer. Cette femme cadre aurait en effet perçu 1.800 euros par mois pour le premier bébé, plus 300 pour le second. Son mari, cadre chez BMW, a décidé de faire directement appel auprès de la ministre de la Famille en invoquant une urgence médicale et il n'exclut pas d'engager une procédure. Le gouvernement a exclu toute exception à la règle et il a rejeté un appel à l'indulgence lancé par l'Eglise protestante.