Alain Juppé, soutien de poids pour Nicolas Sarkozy

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Administrator User , modifié à
C'est officiel ! L'ancien Premier ministre a annoncé ce matin sur son blog son ralliement à la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. "J'apprécie sa capacité d'agir (...) C'est un atout majeur pour conduire une grande nation dans un monde turbulent", écrit Alain Juppé. Des propos repris lors des voeux à la mairie de Bordeaux.

Alors que Dominique de Villepin a fait savoir qu'il ne voterait pas lors du congrès de l'UMP le 14 décembre en raison de l'absence de décision de Jacques Chirac en la matière, Alain Juppé en a décidé autrement. Celui dont le président de la République souhaitait faire son dauphin, et qu'il qualifiait de "meilleur d'entre nous", se démarque ainsi des "chiraquiens", qui mettent en doute la capacité du président de l'UMP à rassembler son camp. Alain Juppé a annoncé ce matin son ralliement à Nicolas Sarkozy. Modernité oblige, c'est sur son blog qu'il a fait cette annonce. "J'ai décidé d'apporter mon soutien à Nicolas Sarkozy", déclare le fondateur de l'UMP en conclusion d'un long message dans lequel il explique sa prise de position. "Je connais bien Nicolas Sarkozy, depuis longtemps. Je connais ses forces et ses faiblesses, comme il connaît les miennes", écrit le maire de Bordeaux. "J'apprécie sa capacité d'agir (...) C'est un atout majeur pour conduire une grande nation dans un monde turbulent." "Nicolas veut et peut rassembler", écrit Alain Juppé. Son ralliement, à cinq jours du congrès de l'UMP qui doit introniser le candidat Nicolas Sarkozy, n'est pas vraiment une surprise, tant le maire de Bordeaux avait multiplié ces dernières semaines les pas en direction du ministre de l'Intérieur. Alain Juppé affirme partager "plusieurs de ses analyses ou de ses projets", notamment sur l'immigration, la fiscalité ou "ses propositions pour sortir l'Union européenne de la crise d'identité où elle est plongée". Il dit s'être "réjoui de l'évolution" de la pensée de Nicolas Sarkozy sur "la manière de débloquer le modèle français d'intégration" ou l'avenir de la protection sociale. "Il lui appartient maintenant de préciser son projet présidentiel, par exemple sur le fonctionnement de nos institutions, sur le nécessaire effort de défense de la France ou sur la spécificité de sa politique étrangère."L'ancien Premier ministre, qui avait accueilli le 21 décembre dans sa ville de Bordeaux le troisième et dernier forum organisé par l'UMP dans le cadre de la procédure de désignation de son candidat, promet de prendre sa part dans la campagne présidentielle pour défendre ses idées. Mais "le temps du débat interne à notre famille politique est maintenant clos", ajoute-t-il à l'adresse de ceux qui seraient tentés, au sein de l'UMP, de contester la candidature de Nicolas Sarkozy ou de se présenter hors du parti. Il fait cependant une exception pour le chef de l'Etat. "Seul Jacques Chirac, du fait de sa fonction, ne saurait être tenu par des procédures de parti", écrit Alain Juppé. "S'il choisissait d'être candidat, une situation nouvelle serait alors créée, qu'il appartiendrait à chacun d'analyser." Alain Juppé avoue qu'il a lui-même pensé à se présenter à l'élection présidentielle - "Vous répondre que je n'y ai jamais pensé serait mentir." "Les circonstances ne me permettront pas d'entrer dans la course", ajoute le maire de Bordeaux, en faisant notamment allusion aux affaires politico-judiciaires de la mairie de Paris qui l'ont écarté d'un destin politique au sommet. "Ecarté, par ma faute, des premiers rôles de la scène politique nationale depuis plusieurs années, je ne me sens pas en situation de me lancer dans la compétition avec quelque chance de victoire", explique-t-il. "Et à quoi servirait une campagne de témoignage, sinon à jeter le trouble dans ma propre famille politique ?"