Affaire Gayet : l’UMP veut laisser infuser

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - L’opposition ne veut pas critiquer publiquement le président mais...

L’INFO. Le premier "manque protocolaire" aura lieu aujourd’hui. François Hollande a en effet un déplacement prévu aux Pays-Bas, où il ira donc  sans la Première dame, qui se repose depuis dimanche à la Lanterne. Mais, selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, à droite, alors qu'on aurait pu en profiter pour crier au scandale, on a décidé de la jouer profil bas sur le sujet et de ne pas chercher à tirer profit de cette affaire. 

 "Laisser le lent poison agir"par Europe1fr

Des dossiers en réserve. Un exemple illustre parfaitement la stratégie adoptée par l’UMP. Depuis plusieurs jours, rue de Vaugirard, on se livre à un petit travail : ressortir des archives les phrases les plus assassines sur la vie privée de Nicolas Sarkozy, si possible signées François Hollande. Comme celle où l’actuel président expliquait que le président Sarkozy mettait les Français dans le rôle de "voyeurs". Ces "casseroles" auraient pu servir à jeter de l’acide sur les plaies présidentielles. L’UMP a pourtant décidé de les laisser dans les cartons.

L’UMP veut  laisser agir "un poison lent". "Ce qui pourrait apparaître comme de l’instrumentalisation serait catastrophique", explique un quadra du parti pour justifier la position de son camp. Jean-François Copé, qui a très vite parlé de conséquence "désastreuse" pour l’image de la France, se retrouve donc bien seul sur cette ligne. "Jean-François va toujours trop loin", tacle un de ses ennemis de l’intérieur.  

Les ténors de l’UMP ont certes décidé de ne pas surfer publiquement sur la vague Gayet, mais ils espèrent néanmoins en tirer un bénéfice politique. Si l’opposition garde l’arme au pied, c’est qu’elle pense aussi qu’elle n’a rien à faire d’autre que de laisser agir "un poison lent" qui nuira à terme à l’image de François Hollande. Un député de retour à Paris dimanche se disait effaré par la violence des réactions qu’il avait entendues sur le terrain, sur un président froid, indifférent, sur son attitude  vis à vis des femmes… "Le Hollande bonhomme et sympathique, ça ne marchera plus", en conclut-il.