A La Réunion, Bayrou se dit "serein"

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et Aurélie Herbemont
Le candidat MoDem, en déplacement à La Réunion, a une nouvelle fois vanté le "produire en France".

Dernière ligne droite pour François Bayrou. A 13 jours du 1er tour, le candidat Modem veut encore y croire. A 10.000 km de Paris, loin des sondages qui le placent cinquième avec 10 à 11% des intentions de vote, il s'est ressourcé à La Réunion ce week-end.

Marchés, meetings, visite de centrale thermique fonctionnant à base de cannes à sucre, le candidat centriste n'a pas relâché ses efforts. Tout au long de son séjour, il n'a pas manqué de marteler son fameux crédo du "produire français" mais décliné à la terre réunionnaise.

Une île qu'il affectionne

L'île, qu'il connaît bien et où il compte de nombreux soutiens, constitue un modèle du dépassement des clivages partisans qu'il défend. La Réunion est en effet dirigée par Nassimah Dindar, une femme issue de la droite et devenue centriste à la tête d'une coalition qui regroupe des communistes, des socialistes, des centristes et des divers droite.

"C'est une terre très amicale pour moi parce que beaucoup d'élus sont avec moi, des parlementaires, les deux présidents des conseils généraux de La Réunion et de Mayotte, beaucoup de conseillers généraux et régionaux", a-t-il expliqué lors d'un meeting samedi soir.

La situation de La Réunion est d'ailleurs comparable à celle de Mayotte, où le président Daniel Zaïdani, également proche de François Bayrou, dirige l'exécutif départemental avec une union de la gauche et du centre-gauche. L'un des trois députés MoDem, Abdoulatifou Aly, est également élu de l'île.

Bayrou joue les rassembleurs

"On ne peut pas gérer ces îles dans l'affrontement droite-gauche, c'est impossible. Comment peut-on s'adresser à des jeunes qui sont au chômage à 60%  en leur disant : 'nous, c'est droite contre gauche'. En revanche, si vous leur dites : 'voilà ce que nous allons faire pour votre logement, pour que l'île se redresse', alors là ils comprennent parce que c'est du concret", a-t-il plaidé.

Cette union du MoDem et de la gauche peut-elle préfigurer une telle alliance au plan national après la présidentielle ? François Bayrou élude la question. Mais François Hollande, dont il disait être "humainement proche" et avec lequel il avait noué de nombreux contacts avant la campagne, l'a déçu en gauchissant son programme avec des promesses qu'il juge illusoires.

"Je suis sûr que nous avons raison"

A moins de deux semaines de l'échéance présidentielle, François Bayrou se veut "serein". "Oui, je suis serein parce que je suis sûr que nous avons raison. Je suis absolument certain qu'il n'existe pas au PS et chez François Hollande, à l'UMP et chez Nicolas Sarkozy, et encore moins dans les extrêmes qui font pression sur eux, un chemin pour que la France s'en sorte", a-t-il déclaré.

Même si ses chances d'accéder au second tour s'amenuisent au fur et à mesure que l'échéance du premier tour approche, François Bayrou assure que la campagne n'est pas encore entrée dans le vif du sujet et que personne, à par lui, ne parle des vrais problèmes qui touchent à la survie du pays, comme la dette et le chômage. "Tout va se jouer dans les jours, les heures qui viennent. La campagne pour l'instant n'a pas trouvé son sujet", assure-t-il. De retour en métropole mardi matin, il attaquera la dernière ligne droite avec des meetings quasiment quotidiens.