600 salariés attaquent Moulinex

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Administrator User , modifié à
Près de 600 anciens salariés du groupe Moulinex ont assigné mardi le fabricant de petit électroménager, partiellement repris par Seb en 2001, devant le conseil des prud'hommes de Caen. Ils contestent les conditions de leur licenciement. Le jugement a été mis en délibéré au 11 septembre prochain, date du jour anniversaire de l'annonce du dépôt de bilan en 2001.

A procès exceptionnel, organisation particulière. 597 ex-Moulinex, solidaires depuis six ans, se sont retrouvés mardi devant le conseil des prud'hommes de Caen car ils contestent les conditions de leur licenciement. Mais du fait du nombre des demandeurs et de l'obligation faite au tribunal de rendre des jugements individualisés, l'audience a été délocalisée au Palais des Congrès de la ville. Leur avocat, Me Gilles Durand, a réclamé pour chacun des plaignants environ 50.000 euros, soit "deux à trois ans de salaire". Les débats ont principalement tourné autour de la légalité ou non de la procédure de licenciement. Le 14 avril 2006, la cour d'appel de Caen avait accordé entre 14 et 16.000 euros à chacun des 15 anciens salariés, qui contestaient eux aussi leur licenciement. C'est peut-être une lueur d'espoir pour ses 597 ex-Moulinex. Le jugement a été mis en délibéré au 11 septembre prochain, une date symbolique puisque c'est le 11 septembre 2001 que les salariés ont appris le dépôt de bilan de leur entreprise. 3.254 personnes ont alors été licenciées, dont environ 2.000 dans le Calvados. Le groupe Seb a présenté un plan de reprise en octobre de cette même année, avec le réemploi de 1.856 salariés.Ancien responsable CGT au groupe Moulinex, Lionel Müller affirme que sur les 3.200 anciens employés de l'entreprise touchés par les mesures de licenciement, un tiers a retrouvé un emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) et un autre tiers a bénéficié de mesures d'âge ou sociales (allocations diverses, mises en pré-retraite, etc). Les autres, dit-il, "vivotent avec des petits boulots ou des contrats précaires" et 200 d'entre eux sont en grande précarité, sans solutions ou en fin de droits.