Ruth Elkrief : "je n’ai jamais pensé que Lavrilleux était au bord du suicide"

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La journaliste de BFMTV est revenue mardi sur Europe 1 sur les révélations en mai 2014, sur son plateau, de Jérôme Lavrilleux sur l’affaire Bygmalion et les suites dévastatrices pour l’eurodéputé.
INTERVIEW

Le 26 mai 2014, un Jérôme Lavrilleux défait se présente sur le plateau de Ruth Elkrief. Face à la journaliste, parfois en larmes, il déballe tout sur l’affaire Bygmalion. L’eurodéputé racontera lui-même que la journaliste lui a sauvé la vie le lendemain en lui envoyant un SMS pour prendre ses nouvelles, alors qu’il s’apprêtait à commettre l’irréparable. "Il ne faut pas être grandiloquent sur cette affaire, ça touche la vie. J’ai fait un truc très simple. J’ai compris que c’était très dur, je lui ai demandé de ses nouvelles. Un SMS pour demander comment ça allait", a raconté la présentatrice de 19h Ruth Elkrief, sur BFMTV, mardi matin dans Villages médias, sur Europe 1. "Il me dit ‘ça va pas trop’, je lui réponds ‘ça ira mieux, la politique c’est un dur métier, vous le savez bien mais ça ira’. J’ai l’impression qu’il va très mal mais je n'ai jamais pensé qu’il était au bord du suicide comme il l’a raconté après."

"C’était très bouleversant de voir quelqu’un en larmes". Ruth Elkrief a aussi reconnu que l’entretien l’avait chamboulée. "J’ai vécu aussi une expérience très forte. Comme journaliste, c’était un gros événement, mais comme personne, c’était très bouleversant de voir quelqu’un en larmes. D’ailleurs, les hommes politiques qui sont venus après étaient très touchés, étaient très différents", a-t-elle assurée. "J’ai fait ce qu’une personne normale doit faire, demander des nouvelles à une personne qui a vécu un moment extrêmement violent dansa vie. Je suis journaliste, c’était une forme de confession sur mon plateau, mais je ne suis pas cynique."

"Je dis ‘Jérôme Lavrilleux vous venez bien, vous venez bien ?’" La journaliste a aussi raconté les coulisses de l’interview. D’abord pas forcément emballée à recevoir celui qui était tête de liste aux européennes la veille au soir, mais peu connu du grand public, elle change d’avis quand l’affaire Bygmalion prend de l’ampleur. Jérôme Lavrilleux, ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, devient l’homme à avoir absolument. "A 17 heures (le lundi), Patrick Maisonneuve, l’avocat de Bygmalion fait une conférence de presse qui dépote, il dit que Bygmalion assume d’avoir fait des fausses factures. Je me précipite : je dis ‘Jérôme Lavrilleux vous venez bien, vous venez bien ?’". Le tout nouvel eurodéputé ne se défile pas.

"On sent que c'est énorme". "Je l’accueille, il est en morceaux déjà, très mal. il me dit ‘j’ai failli faire demi-tour quinze fois’. J’ai fait un truc que je ne fais jamais, je l’accompagne, je l’emmène avec moi sur le plateau, il assiste au journal je ne le quitte pas des yeux pour pas qu’il flanche", a poursuivi Ruth Elkrief. "Je sais qu’il va se passer quelque chose, mais je ne sais pas quoi et je ne sais pas ce qu’il va me dire exactement. Parce qu’on ne s’est pas parlé avant". Commence alors l’incroyable confession. "Dans mon oreillette, j’ai Hervé Béroud, mon boss, qui me dit ‘continue, continue’. Et on sent que c’est énorme. Je suis à l’écoute. Et je pose des questions bien sûr. Je ne perds pas mon calme. Je ne suis pas non plus une psy. Je fais mon travail, j’essaye d’être rigoureuse. Mais en même temps j’écoute", a-t-elle conclu.