Iran : un journaliste détenu à Téhéran alors qu'il réalisait un reportage pour Arte

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Louise Bernard, édité par Ophélie Artaud , modifié à
Le journaliste Vahid Shamsoddinnezhad, d'origine iranienne mais vivant en France, est incarcéré en Iran depuis fin septembre. Il réalisait un reportage sur les manifestations qui touchent le pays depuis la mort de Mahsa Amini pour la chaîne Arte. Cette dernière a partagé "la vive inquiétude de ses proches" et souhaiter sa "libération rapide".

Le journaliste Vahid Shamsoddinnezhad, d'origine iranienne mais qui vivait en France, est incarcéré en Iran depuis fin septembre. Il venait d’être diplômé d’une école de journalisme française et était parti en reportage en Iran pour Arte, pour couvrir les manifestations qui secouent le pays depuis la mort de la jeune Mahsa Amini le 16 septembre dernier. La chaîne indique simplement que le journaliste est détenu à Téhéran depuis un mois et qu’il fait l’objet d’une enquête, sans donner plus de détails.

Arte précise qu’il travaillait sur place "en parfaite transparence vis-à-vis des autorités" de Téhéran. Une information importante, d'autant plus que le journaliste leur avait d’ailleurs déposé la lettre d’accréditation d’Arte et les coordonnées de sa carte de presse française. Arte dit partager "la vive inquiétude de ses proches" et souhaite sa "libération rapide". 

20 journalistes détenus en Iran

D'autant plus qu'il n'est pas le seul journaliste détenu dans le pays : plus de 20 journalistes sont en détention en Iran et d’autres ont été convoqués par les autorités. Ce qui met en colère leurs confrères. 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont signé un communiqué. Ils appellent à la libération des journalistes et reprochent aux autorités de "les avoir privés de leurs droits de citoyenneté", notamment en ne leur permettant pas d’avoir accès à leurs avocats. "Ils ont été interrogés et inculpés avant toute audience publique", expliquent-ils.

Un rapport des renseignements iraniens publié vendredi accusait les journalistes qui ont couvert la mort de Mahsa Amini d’être des "agents des services de renseignement étrangers". Ce à quoi les 300 journalistes ont répondu qu’ils ont simplement exercé leur métier : "Notre société a le droit d’être rapidement informée de tout ce qui a lieu sans censure ni filtre et elle a également le droit de mettre en cause toute personne ou institution coupable d’incompétence, de corruption et de violations de la loi".