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Aurélie Dupuy , modifié à
Directeur de l'information de France Télévisions, Yannick Letranchant justifie les choix du groupe dans un contexte de défiance médiatique. Et espère convaincre les sceptiques grâce au décryptage de l'info.
INTERVIEW

Le niveau de confiance des Français vis-à-vis des informations qu'ils voient à la télévision est faible. Au point que jamais les médias n'ont connu une aussi grave crise de défiance. Dans ce contexte de remise en question, Yannick Letranchant, directeur de l'information de France Télévisions, était l'invité de Philippe Vandel dans le Grand journal du soir - week-end pour donner son point de vue sur la responsabilité des médias, samedi, sur Europe 1.

"Un phénomène réel". Les dernières semaines ont été marquées par un emballement médiatique autour du mouvement des "gilets jaunes", qui a connu ce samedi son douzième "épisode" ou "acte", comme on les surnomme. "On s'est retrouvé face à un phénomène, notamment au début, qui était diffus, confus, protéiforme. Il n'y avait pas de leader. On a essayé tous, je crois, et nous à France Télévisions, de savoir qui étaient ces personnes", justifie Yannick Letranchant. "C'est normal que la presse soit interrogée en France, mais je pense que sur Franceinfo (chaîne d'info en continu du groupe, ndlr), on a essayé de faire très attention à la proportion qu'on donnait à la couverture de ces manifestations", estime l'homme de médias, qui souligne néanmoins qu'il s'agissait "d'un phénomène réel". "C'était normal qu'on leur donne la parole. C'était aussi notre rôle de décrypter. En tant que service public, on a ce petit supplément d'utilité publique à avoir."

Lutter contre les "fake news". Autre point qui fragilise la presse : le problème des "fake news". Raison pour laquelle une rubrique dédiée doit voir le jour dans le 20 Heures d'Anne-Sophie Lapix sur France 2. "Ce format s'appellera 'Faux et usage de faux'. On veut montrer qu'il ne s'agit pas d'une 'fausse nouvelle' comme on a pu le traduire, mais qu'il y a une intention de nuire, une manipulation. L'idée, c'est de la démonter et de la décrypter pour dire ce qu'il y a derrière", souligne Yannick Letranchant, qui admet également qu'il "existe un phénomène réseaux sociaux où le buzz a souvent pris la place de l'explication, du décryptage."

C'est avec cette idée de "valeur ajoutée" et de décryptage que Yannick Letranchant espère faire revenir les sceptiques devant leur poste. Mais aussi attirer les jeunes, en diversifiant les formats. "L'ambition de France Télévisions est de parler à tous les publics", conclut-il.