Denis Robert 2:08
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Le journaliste Denis Robert est à l'initiative du lancement de Blast, un nouveau média sur internet. L'ambition de ce site mêlant plateforme d'information et WebTV est de proposer une alternative au traitement de l'actualité par les médias traditionnels, que le fondateur accuse mercredi sur Europe 1 de faire de la "propagande".
INTERVIEW

Le projet rappelle un peu Le Média, web TV engagée lancée à l'hiver 2018 et dont Denis Robert fut éjecté de la direction en septembre dernier. Cinq mois plus tard, le journaliste d'investigation lance Blast (explosion ou souffle en version française), un nouveau média qui conjugue site d'information généraliste et WebTV. L'ambition ? Proposer, avec une offre éditoriale variée, un contre-pied aux médias traditionnels, qu'il accuse de "propagande". Au micro de Philippe Vandel sur Europe 1, mercredi matin, le fondateur détaille ce projet porteur d'un "souffle" nouveau sur l'information.

"On va traiter de l'actualité politique, faire beaucoup d'investigation, sortir des affaires, mais on va aussi parler de culture, avec des critiques littéraires. Il y aura beaucoup d'actualités sur l'écologie et d'analyse sur l'économie", égrène Denis Robert, qui évoque aussi un JT décalé orchestré par Bruno Gaccio, un ancien des Guignols de l'info sur Canal+.

Concurrencer les chaînes d'information

Surtout, avec cette WebTV, le journaliste a l'ambition de concurrencer les chaînes d'information en continu, comme BFM TV. "Je voudrais qu'il y ait beaucoup de lives sur place pour que les gens aient le réflexe de penser 'Tiens, je vais aller me connecter sur Blast parce que quand il y aura un gros événement, je préfère les regarder eux qu'aller regarder les autres'", explique-t-il.

" Les gens ont envie d'un média libre et indépendant, financé par eux "

Sur le fond, l'objectif de ce média est de proposer un autre récit que les "médias mainstream". C'est le sens, par exemple, du recrutement dans l'équipe de Blast de Gaspard Glanz, journaliste connu pour ces lives engagés dans les manifestations d'opposants au gouvernement. "Ils ont une certaine manière de filmer et d'être plutôt du côté des gilets jaunes et des bavures que derrière la police", défend Denis Robert.

Un succès financier ?

Et pour y parvenir, Blast peut compter sur une campagne de lancement réussie jusqu'à présent. Un mois après le lancement de la campagne, le 15 janvier, déjà près de 6.500 contributeurs ont participé, pour environ 620.000 euros récoltés, contre 100.000 euros attendus. Il reste encore 22 jours de campagne et l'équipe a fixé le prochain palier à 800.000 euros. Denis Robert table sur un budget de fonctionnement de 2 millions d'euros la première année.

"Pour équilibrer, il nous faut 25.000 abonnés ou des sociétaires, avec une part sociale à 5 euros", affirme le journaliste. "Les gens ont envie d'un média libre et indépendant, financé par eux. Ces sociétaires, puisqu'on a créé une coopérative, payent pour que le plus large public ait accès à ces informations. La campagne nous sert à alimenter, à créer le site, à louer des locaux, à acheter du matériel, à payer les premiers emplois et ensuite, il y a une sorte de roulement. Le mouvement va se faire en marchant."