Manifestation devant le siège de France Soir

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avec AFP

Plus de 200 personnes étaient rassemblées vendredi matin devant le siège de France Soir, avenue des Champs-Elysées à Paris, au moment où les membres du Comité d'entreprise examinaient l'abandon du papier et le passage au tout numérique. Selon l'un des représentants du CE, sur effectif total de 127 personnes, pigistes compris, la direction propose 85 licenciements. L'objectif est de garder une réaction web de 32 journalistes.

Le rassemblement a été organisé à l'appel des différentes composantes de l'ex-Syndicat du Livre pour défendre la survie du titre et contester le passage au tout numérique. Plombé par des pertes abyssales et un tirage en chute libre, France Soir, qui comptait plus d'un million de lecteurs du temps de Pierre Lazareff dans les années 50 et 60, pourrait devenir le premier quotidien national en France à quitter le support papier.

Le quotidien historique, relancé à grand frais en 2010 après avoir été repris par le milliardaire russe Alexander Pougatchev, n'a pas atteint les objectifs ambitieux qu'affichait son repreneur. Fin août, la direction avait demandé le placement du journal sous sauvegarde pour six mois, mais le tribunal de commerce ne lui en avait accordé que quatre.

La date de passage au "tout digital" n'a pas encore été fixée et devra être avalisée dans un plan d'ensemble par le Tribunal de Commerce, selon une source proche du dossier. Dans l'hypothèse d'un refus du Tribunal de Commerce d'avaliser ce "plan Pougatchev", France Soir pourrait alors être placé en redressement judiciaire.