Les chantiers de Rémy Pflimlin

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De nombreux dossiers brûlants attendent le futur président de France Télévisions.

Rémy Pflimlin va prendre la tête de France Télévisions le 24 août prochain, date à laquelle s’achève officiellement le mandat de Patrick de Carolis, son prédécesseur. Déjà directeur général de France 3 de 1999 à 2006, il peut d’ores et déjà se pencher sur les nombreux dossiers qui l’attendent à la rentrée.

"Soit il vient avec une politique de développement de France Télévisions (…), et nous le soutiendrons, soit il arrive avec une calculette, et il trouvera la CGT en face de lui", a averti Jean-François Téaldi, porte-parole de la CGT, premier syndicat de France Télévisions.

Négociations tendues ou reportées

Chantier interne à France Télévisions, chantier d’ampleur, Rémy Pflimlin devra d’abord achever les négociations avec les syndicats pour une nouvelle convention collective. Le groupe a été réorganisé en une entreprise commune dans le cadre de la réforme menée en 2009, contre une quarantaine de sociétés auparavant. Ces négociations - très tendues - devaient s'achever en juin, elles ont été reportées de quelques mois.

Il devra aussi pacifier les rapports entre les journalistes et la direction de France 3, visée par une motion de défiance. À France 3, Rémy Pflimlin devra également gérer le cas des deux journalistes de la rédaction otages en Afghanistan depuis plus de six mois.

Suppression ou non de la pub

Avant de se pencher sur les grilles de programmes, le nouveau patron de l’audiovisuel public devra surtout se saisir d’un autre dossier brûlant : la suppression ou non de la publicité avant 20 heures sur les chaînes du service public.

Prévue fin 2011, la suppression définitive des réclames avant 20 heures est remise en cause. Début juin, Nicolas Sarkozy s’est prononcé en faveur du maintien de la publicité. Plus tôt, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait lui pourtant affirmé que la suppression de la pub serait "menée à terme". Jean-François Téaldi appelle déjà Rémy Pflimlin à prendre position "en faveur du maintien de la publicité en journée". Rémy Pflimlin devra également reprendre l’épineux dossier de la régie publicitaire dont la vente a été suspendue en avril dernier, dans l'attente d'une décision définitive concernant le maintien ou non de la publicité sur les antennes du groupe.

"Relance des programmes régionaux de France 3 et des programmes ultra-marins de France Ô, remplacement des 900 départs en retraite", Rémy Pflimlin est attendu de pied ferme sur de nombreux sujets. S’il y a un dossier prioritaire, il s’agit selon Jean-François Téaldi du "développement du multimédia" : "France Télévisions a pris beaucoup de retard sur le privé, c’est l’avenir du groupe qui se joue sur le multimédia", estime le responsable syndicale.

Négociations tendues et reportées

D’un point de vue éditorial, le nouveau président de France Télévisions devra aussi décider s'il poursuit la "ligne éditoriale" de son prédécesseur. Fort d'un bilan qu'il qualifie lui-même "d'extrêmement positif", Patrick de Carolis avait développé les programmes culturels sur les chaînes du groupe et entamé un "virage éditorial" vers plus de création, avec la programmation de pièces de théâtre, d'opéra et de téléfilms inspirés de classiques de la littérature.