Journalistes otages : six mois déjà

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Aurélie Frex (avec Frédéric Nicolas) , modifié à
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont retenus en Afghanistan depuis six mois.

Depuis le 29 décembre 2009, Hervé Gesquière et Stéphane Taponier, deux journalistes travaillant pour le magazine de France 3 Pièces à conviction, ont été enlevés en Afghanistan, avec leurs trois accompagnateurs afghans. Six mois tout juste après leur enlèvement, les proches et les membres de leur comité de soutien ont multiplié les manifestations mardi.

A Paris, Reporters sans frontières a accroché leurs portraits sur les grilles du jardin du Luxembourg. Une bâche blanche a également été installée, afin que chacun puisse laisser un message aux deux otages.

La marraine du comité de soutien aux journalistes, Florence Aubenas, avait fait le déplacement. Interrogée sur Europe 1, elle a déclaré : "c’est le moment où jamais d’être avec eux".

Ecoutez-la :

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde mardi, les membres du comité de soutien ont indiqué que "parler d’eux les sauve non seulement de l'oubli mais les protège". Ils ont également émis le souhait que France Télévisions mentionne chaque jour à l’antenne la situation des deux journalistes, et non une fois par semaine, comme c’est le cas aujourd’hui.

Deux mois sans preuve de vie

Cette prise d’otages avait pris un tour politique en France lorsque Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, avait révélé le 17 janvier sur Europe 1 que le président Sarkozy regrettait "l’imprudence vraiment coupable" des reporters.

Restée secrète pendant près de quatre mois, l’identité des journalistes a été dévoilée par France Télévisions en avril dernier. Les dernières preuves de vie d’Hervé Gesquière et de Stéphane Taponier remontent au 11 avril dernier. Une vidéo avait alors été diffusée sur Internet. Les otages y demandaient au président Sarkozy de satisfaire les exigences des Talibans.

Le 22 juin dernier, le ministre de la Défense Hervé Morin et le patron de France Télévisions Patrick de Carolis se sont rendus en Afghanistan. Ce dernier avait déclaré à l’issue de cette visite que les "échanges" avec les ravisseurs "s’intensifient".

Avec 182 jours de détention, les deux journalistes sont désormais retenus depuis plus longtemps que ne l'avaient été George Malbrunot et Christian Chesnot (127 jours), ainsi que Florence Aubenas (157 jours). Ces trois journalistes avaient été enlevés en Irak.