Hécatombe au CNC à cause de Lumbroso

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Une commission a démissionné pour dénoncer le traitement du dossier de l'animatrice.

Entre le Centre national de la cinématographie (CNC) et l'animatrice-productrice Daniela Lumbroso le torchon brûle. Le premier accuse la seconde d'avoir bénéficié d'un traitement de faveur pour son émission Chabada, révèle Les Inrocks. Résultat : la commission chargée d'attribuer des subventions pour la captation des spectacles vivants a démissionné collectivement.

Productrice de l'émission Chabada, qu'elle anime sur France 3, Daniela Lumbroso fait en septembre dernier une demande de subvention de plus d'un million d'euros « pour offrir une qualité sonore et musicale plus grande ». Refusée. Daniela Lumbroso représente son dossier en janvier plus tard, pour un montant de 352.000 euros cette fois. Nouveau refus.

Après avoir demandé des explications au CNC, la productrice dépose une nouvelle demande de subvention, elle aussi refusée. Mais d'après le CNC, Daniela Lumbroso aurait eu connaissance des délibérations de la commission. Or « la confidentialité est primordiale, explique aux Inrocks le réalisateur Don Kent, président de la commission. Les 12 membres travaillent dans le spectacle, si leurs délibérations sont connues, ça laisse la possibilité d'exercer des pressions sur eux. »

D'autres membres de la commission évoquent en coulisses des passes-droit dont aurait bénéficié Daniela Lumbroso, du fait de ses amitiés haut placées. « Le fait que ce dossier ait été représenté après deux refus unanimes est contraire aux usages », estime un des démissionnaires. « Demandez-vous qui décide de la présentation des dossiers, interroge un autre. Mais il n'y a pas de preuve formelle de pression et c'est aussi pour ça qu’on ne pouvait que démissionner.»

Daniela Lumbroso a réagi mardi sur le blog de Jean-Marc Morandini. Elle présentera un dossier auprès du CNC "autant de fois qu'il le faudra pour que Chabada qui est unanimement reconnue comme une émission apportant un soutien à la chanson française soit subventionnée", écrit-elle. "Prétendre que je bénéficie d'appuis politiques lorsque je remplis un dossier dans les règles les plus strictes est infondé et diffamant", ajoute la productrice.