Dans La Rupture, "tous les faits sont réels"

"La Rupture" a reconstitué les conseils des ministres sous le quinquennat de Valéry Giscard d'Estaing.
"La Rupture" a reconstitué les conseils des ministres sous le quinquennat de Valéry Giscard d'Estaing. © FTV
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TÉLÉFILM - France 3 diffuse mardi soir une fiction sur les relations entre Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing pendant le septennat de ce dernier.

C'est l'histoire d'une rivalité entre deux droites, mais surtout entre deux hommes. En 1974, le président élu Valéry Giscard d'Estaing nomme à Matignon un certain Jacques Chirac. Mais tout au long du septennat, les relations entre le chef de l'Etat et son Premier ministre se dégradent, jusqu'à la démission fracassante de Chirac, qui part fonder le RPR en 1976. C'est de cet épisode à rebondissements de l'histoire de la Ve République qu'a été tiré le téléfilm La Rupture, dans lequel Hippolyte Girardot et Grégori Derangère incarnent respectivement VGE et Jacques Chirac.

"Une fiction du réel". Comment raconter dans une fiction des faits datant de quarante ans ? "C'est ce qu'on appelle la fiction du réel", répond Patrice Duhamel, ancien numéro 2 de France Télévisions et co-scénariste du téléfilm, invité mardi du Grand Direct des médias sur Europe 1. Journaliste politique à TF1 à l'époque des faits, celui-ci a vécu de près ce psychodrame au sommet de l'Etat, et a co-écrit La Rupture avec le scénariste Jacques Santamaria. "Tous les faits sont réels", assure-t-il. "Après, ce qui est fictionné, c'est le jeu des acteurs, la réalisation, les dialogues".

"C'est un polar". Si La Rupture intéressera sans aucun doute les férus d'histoire politique, Patrice Duhamel assure que cette fiction a été conçue pour toucher une audience bien plus large. "C'est un polar pour tous les publics", affirme-t-il. "C'est une succession de coups tordus, de coups de poignard dans le dos, avec deux personnages vraiment romanesques".

Reconstituer les coulisses. Car la quasi-totalité du téléfilm est consacrée aux coulisses de cette "rupture" : les tête-à-tête entre les protagonistes, les réunions confidentielles avec les conseillers et même l'intimité de la famille Chirac ont été mis en scène. Pourtant, les auteurs n'ont pas sollicité les deux anciens présidents. "On voulait le faire en dehors de toute influence", justifie Patrice Duhamel, qui dit s'être appuyé sur les notes qu'il a prises à l'époque, mais aussi sur les récits livrés par les protagonistes après coup. "On a relu très attentivement les mémoires respectives de Giscard et Chirac,  sauf que souvent, leurs livres disent à peu près le contraire sur les mêmes faits !", explique-t-il. "Il a donc fallu arbitrer à partir d'une enquête journalistique".

"Au moment de la rédaction du scénario, on s'est effectivement demandé s'il fallait les solliciter", précise Simone Harari, la productrice du téléfilm, jointe par Europe1.fr . "Finalement, on a pris le parti de ne pas les impliquer, pour garder notre liberté". Si certains membres des entourages de Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing ont essayé d'en savoir plus lors de la réalisation du projet, Simone Harari assure que la confidentialité a été respectée : "nous sommes restés très opaques". Reste à savoir comment réagiront les deux anciens chefs de l'Etat, s'ils décident de "se regarder" sur le petit écran… avec quarante ans de moins.

>> Regardez la bande-annonce de La Rupture, mardi à 20h45 sur France 3 :