Ça se resserre autour d’Ockrent

La position de Christine Ockrent à l'Audiovisuel de la France est de plus en plus intenable.
La position de Christine Ockrent à l'Audiovisuel de la France est de plus en plus intenable. © MAXPPP
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avec AFP
La directrice déléguée de l'Audiovisuel extérieur de la France fait face à une fronde à France 24.

Une sombre affaire d’espionnage, un conflit larvé avec son directeur, désormais un boycott général des directeurs de France 24… La position de Christine Ockrent en tant que directrice déléguée de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) devient de plus en plus intenable.

 

"Le lien de confiance ayant disparu…"

 

Lundi, les directeurs et sous-directeurs de France 24 ont annoncé qu'ils refuseraient de participer aux réunions où l’ancienne journaliste serait présente. "J'ai signé, ainsi que l'ensemble des directeurs et directeurs adjoints de France 24, une lettre donnée ce jour à Christine Ockrent. Nous y soulignons que le lien de confiance entre elle et nous ayant disparu, nous ne souhaitons plus participer aux réunions en sa présence", écrit aux journalistes le directeur de la rédaction de la chaîne, Jean Lesieur, dans un courriel. La lettre a été signée par 11 directeurs et adjoints de France 24.

 

L'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), entité qui coiffe France 24, RFI et une partie de TV5 Monde, est présidé par Alain de Pouzilhac dont les relations avec l'ancienne présentatrice vedette sont pour le moins tendues. La situation s'était aggravée avec la révélation d'une affaire d'espionnage dans laquelle une proche collaboratrice de Christine Ockrent a été mise à pied. Des experts mandatés par la direction de l'AEF ont découvert dans son ordinateur 2,5 millions de fichiers provenant de cinq serveurs de l'AEF.

 

"Choquée par le procédé"

 

Les cadres supérieurs de la chaîne considèrent que Christine Ockrent est bien à l'origine de la crise, laissant entendre qu'elle a bien participé à l'affaire d'espionnage dont elle se défend. "Je suis choquée par le procédé, j'ai eu la surprise de voir arriver dans mon bureau une délégation de huit personnes, au lieu du seul directeur de l'information et des collaborateurs avec qui je fais un point régulier sur la chaîne", a-elle déclaré. "Je suis accusée d'avoir menti par trois fois, je réfute point par point ces allégations", a-t-elle ajouté.

 

Alain de Pouzilhac, avait assuré le mois dernier qu'aucune "guerre des chefs" n'avait jamais existé. Pourtant, Christine Ockrent n'avait jamais caché en privé sa désapprobation du limogeage de Vincent Giret et son remplacement à la tête de France 24 par Jean Lesieur. Le tandem Alain de Pouzilhac-Christine Ockrent avait été choisi par Nicolas Sarkozy en 2007. Leur nomination avait fait des remous, la journaliste étant aussi la compagne de ministre des Affaires étrangères d'alors, Bernard Kouchner, remplacé depuis par Michèle Alliot-Marie.