Washington veut réduire de 250 millions de dollars le budget de l'ONU

Selon plusieurs sources diplomatiques, les États-Unis ont détaillé à l'appui de leur demande les "coupes" possibles.
Selon plusieurs sources diplomatiques, les États-Unis ont détaillé à l'appui de leur demande les "coupes" possibles. © AFP
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avec AFP , modifié à
Premiers contributeurs, les États-Unis paient 22% du budget de fonctionnement de l'ONU.

Les États-Unis réclament une réduction de 250 millions de dollars pour le prochain budget de fonctionnement biennal de l'ONU 2018-2019, et ont proposé plusieurs coupes. Ce budget des activités régulières, pour le personnel et les équipements d'infrastructure, en cours de discussions, doit être approuvé par les 193 Etats membres avant la fin décembre. Pour les deux prochaines années, les services de l'ONU ont estimé leurs besoins à 5,4 milliards de dollars, en intégrant déjà une baisse de 200 millions de dollars par rapport au budget 2016-2017. Le secrétariat de l'ONU emploie quelque 40.000 personnes recrutées dans le monde entier. Premier contributeur, les Etats-Unis paient 22% de ce budget de fonctionnement. 

Les missions politiques limitées, un gel du recrutement. Selon plusieurs sources diplomatiques, les États-Unis ont détaillé à l'appui de leur demande les "coupes" possibles. Elles pourraient toucher les missions politiques spéciales de l'ONU - Palestine, Libye ou Afghanistan -, le service communication, intervenir dans le domaine du développement et se traduire aussi par un gel du recrutement et des salaires du personnel. La mission américaine à l'ONU a refusé tout commentaire. Une réaction de l'ONU n'a pu être obtenue dans l'immédiat. 

L'UE aussi veut baisser le budget. Selon un diplomate s'exprimant lui aussi sous couvert d'anonymat, l'Union européenne a proposé de son côté une réduction du budget de "170 millions de dollars". "C'est classique", indique une autre source diplomatique : "Il y a toujours deux blocs, les Etats-Unis et l'Union européenne qui veulent baisser le budget et le reste qui ne veut pas". Interrogée, la représentation diplomatique de l'Union européenne auprès de l'ONU a aussi refusé tout commentaire, arguant d'un sujet sensible et de discussions en cours.

A l'encontre des réformes de Guterres. La nouvelle baisse financière demandée par les États-Unis pourrait aller à l'encontre des réformes projetées par le secrétaire général de l'ONU, le Portugais Antonio Guterres. Entré en fonctions en janvier, il s'est donné comme objectif de rendre plus efficaces les Nations unies à l'horizon 2020. Il y a une semaine, lors d'une réunion consacrée aux finances des Nations unies, le patron de l'ONU a réclamé à ses membres davantage de flexibilité pour sa gestion de l'Organisation, avec notamment un budget de fonctionnement annuel et non plus biennal.