Washington espère que "l'essentiel" du désarmement nord-coréen interviendra d'ici fin 2020

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avec AFP , modifié à
Les États-Unis ont "bon espoir" que "l'essentiel du désarmement" nucléaire de la Corée du Nord puisse intervenir d'ici la fin du mandat présidentiel de Donald Trump.

Les États-Unis ont "bon espoir" que "l'essentiel du désarmement" nucléaire de la Corée du Nord puisse intervenir d'ici la fin du mandat présidentiel de Donald Trump, dans "deux ans et demi", a déclaré mercredi soir à Séoul le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

"Nous avons bon espoir d'y parvenir dans les deux ans et demi à venir", "au cours du premier mandat du président" qui s'achève fin 2020, a-t-il dit en réponse à une question lors d'un échange avec quelques médias. Prié de dire si un calendrier avait été établi en ce sens lors du sommet de mardi à Singapour entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, il s'est borné à répondre: "nous avons bon espoir", mais "il y a encore beaucoup de travail à faire".

À Singapour, les deux dirigeants, qui se sont rencontrés pour un face-à-face inédit et historique, ont signé un texte commun dans lequel la Corée du Nord s'engage en faveur d'une "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne". Cette formulation vague et sujette à plusieurs interprétations, qui reprend d'anciennes promesses de Pyongyang jamais respectées, a été critiquée par de nombreux experts car elle ne mentionne pas deux autres conditions-clés de Washington, à savoir que la dénucléarisation soit aussi "vérifiable et irréversible".

"Complète englobe vérifiable et irréversible". Interrogé sur cette absence, Mike Pompeo s'est montré très agacé, assurant que le caractère "vérifiable et irréversible" était inclus de facto dans le terme "complète". "C'est dans la déclaration, vous vous trompez", a-t-il lancé, "parce que complète englobe vérifiable et irréversible". "On peut toujours discuter sur tel ou tel mot, mais je vous assure que c'est dans le document", a-t-il insisté. "On ne peut pas complètement dénucléariser sans validation, authentification", a encore expliqué le secrétaire d'Etat américain, tout en précisant que les "modalités" d'une telle vérification "commencent à être discutées". Mike Pompeo a été chargé par Donald Trump de poursuivre les négociations avec les Nord-Coréens pour la mise en oeuvre de la déclaration de Singapour. "Je ne connais pas encore le timing précis de nos prochaines discussions", "je dirais assez rapidement", peut-être "dès la semaine prochaine", a-t-il dit.

L'étape de la dénucléarisation voulue par les États-Unis. Selon lui, le texte commun ne reflète pas encore tout le travail qui a été fait entre délégations des deux pays avant le sommet, pendant "60 à 70 heures" de rencontres préparatoires. "Pour beaucoup de sujets sur lesquels nous sommes tombés d'accord, on n'a pas réussi à les traduire par écrit, il y a encore un peu de travail." Les États-Unis espèrent passer rapidement à l'étape de la dénucléarisation. "Nous avons d'importantes équipes prêtes à y aller", a affirmé le secrétaire d'État. Le chef de la diplomatie américaine, en première ligne dans la relance du dialogue avec Pyongyang, où il s'est rendu deux fois, est arrivé mercredi soir à Séoul pour s'y entretenir jeudi avec le président sud-coréen Moon Jae-in ainsi que les ministres sud-coréenne et japonais des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha et Taro Kono.

À la veille de ses rencontres, il a réitéré que la décision de Donald Trump de cesser les exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, qui a créé la surprise, était conditionnée au bon déroulement des négociations, "productives et de bonne foi", avec le Nord. Le président américain a été "sans ambiguïtés là-dessus", y compris avec Kim Jong Un, a-t-il assuré. Après Séoul, il fera également étape jeudi à Pékin.