Venezuela : Nicolas Maduro prête serment et accuse les États-Unis de conspiration

Nicolas Maduro, crédit : JUAN BARRETO / AFP - 1280
Nicolas Maduro a dénoncé un complot fomenté par des militaires sous les ordres des États-Unis et de la Colombie lors d'un discours devant les forces armées © JUAN BARRETO / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors d'une cérémonie au ministère de la Défense, le jour de sa prestation de serment, Nicolas Maduro a annoncé l'arrestation de soldats accusés d'avoir conspiré avec les États-Unis et la Colombie.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a prêté serment dès jeudi à la suite de sa réélection dimanche, a accusé les États-Unis d'avoir orchestré une "conspiration" contre son pays, pour laquelle plusieurs militaires vénézuéliens ont été arrêtés.

Des militaires corrompus par les États-Unis, selon Maduro. Après la prestation de serment devant l'Assemblée constituante, uniquement composée de ses partisans, Nicolas Maduro s'est rendu au ministère de la Défense, où il a reçu de l'armée, son soutien le plus crucial, une "réaffirmation de loyauté". Pendant cette deuxième cérémonie, Nicolas Maduro a annoncé l'arrestation d'un groupe de militaires accusés de "conspiration".

Ces soldats, dont on ne connait ni le rang ni le nombre, auraient mené une conspiration sous les ordres des États-Unis et de la Colombie afin que "les élections [de dimanche] soient suspendues", a affirmé le chef de l'État socialiste. Selon Nicolas Maduro, les suspects ont avoué "s'être vendus à des traîtres qui depuis la Colombie les ont payés en dollars pour qu'ils trahissent l'honneur, la morale et la loyauté de nos forces armées".

Des changements pour "la paix, la prospérité et le bonheur". Si le président de 55 ans, au pouvoir depuis 2013, a prêté serment ce jeudi, il ne commencera son second mandat de six ans que le 10 janvier. "Je jure devant ce pouvoir de l'Assemblée constituante toute-puissante, devant la Constitution (...), devant le peuple du Venezuela, de respecter et faire respecter la Constitution et mener tous les changements révolutionnaires", a déclaré le président. Nicolas Maduro a assuré que ces "changements" mèneraient le Venezuela à "la paix, la prospérité et au bonheur".

Une élection dénoncée de toutes parts. Le pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique latine, est plongé dans une crise économique historique, se débattant entre hyperinflation (attendue à 13.800% cette année par le FMI) et graves pénuries d'aliments et de médicaments. Malgré ce paysage de désolation et la forte impopularité qui en découle, Nicolas Maduro a été réélu dimanche, avec 68% des voix contre 21,2% pour son principal adversaire, Henri Falcon.

Le scrutin, boycotté par l'opposition qui y voyait une "supercherie", a immédiatement été dénoncé par une grande partie de la communauté internationale, dont le groupe de Lima, alliance de 14 pays du continent américain, qui ont retiré dès lundi leurs ambassadeurs à Caracas.

Un premier serment avant le début du mandat. Malgré la tempête diplomatique, Nicolas Maduro a prêté serment devant Delcy Rodriguez, présidente de l'Assemblée constituante, qui avait avancé l'élection présidentielle de décembre à mai. "Vous jurez de renforcer le caractère anti-impérialiste et anti-oligarchique de la révolution bolivarienne et le caractère socialiste de ce processus en profondeur de transformation", a demandé Delcy Rodriguez au chef de l'État, qui a réitéré sa loyauté à son défunt mentor, Hugo Chavez (1999-2013).

Elle a précisé qu'une cérémonie d'investiture aurait lieu à la date prévue initialement, le 10 janvier, pour donner le coup d'envoi du second mandat, qui s'achèvera en 2025. La Constitution prévoit pourtant que le président élu soit investi par le Parlement, unique institution contrôlée par l'opposition. Mais celle-ci est privée depuis quelques mois de l'essentiel de ses prérogatives par la Constituante.