Venezuela : des manifestants retiennent en otage des policiers

Le groupe de manifestants a obligé les policiers à demander la libération d'opposants. (Illustration)
Le groupe de manifestants a obligé les policiers à demander la libération d'opposants. (Illustration) © AFP
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avec AFP
Le groupe de manifestants a obligé les policiers à demander la libération d'opposants.

Un groupe de manifestants a retenu deux policiers vénézuéliens durant une dizaine d'heures à San Cristobal, les obligeant à demander la liberté d'opposants détenus, a annoncé samedi le Défenseur du Peuple, Tarek William Saab.

Les deux agents de la police nationale ont été encerclés au cours d'une manifestation contre le président Nicolas Maduro et retenus dans une maison, selon le responsable de cette autorité chargée de veiller au respect des droits de l'homme. Ils ont été libérés vendredi soir après l'"intervention du Défenseur du Peuple", a écrit Tarek William Saab sur Twitter.

"Dis-le, dis-le !". Lors de leur captivité, les policiers ont été filmés et obligés à demander la liberté d'un jeune opposant emprisonné, Omar Marino, et de "tous les prisonniers politiques". Sur la vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, on voit les deux agents portant des panneaux avec la mention "liberté".

"Dis-le, dis-le : 'je veux la libération d'Omar et de tous les prisonniers politiques. Dis-le haut et fort !", ordonne la voix d'une personne qui n'apparaît pas à l'image. Les deux otages s'exécutent ensuite.
Selon le Défenseur du Peuple, il n'y a finalement eu "aucun échange" entre ces policiers et Omar Marino.

38 morts en six semaines. Le Venezuela est secoué par une vague de manifestations hostiles au président socialiste Nicolas Maduro, qui ont souvent dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre et en pillage. Elles ont fait en six semaines 38 morts et des centaines de blessés, selon le parquet.

Les dirigeants de l'opposition dénoncent une "répression brutale", tandis que le gouvernement accuse ses adversaires de promouvoir des "actes terroristes" en vue d'un "coup d'État". Ramon Cabeza, le responsable de la sécurité de l'État de Tachira, où se trouve San Cristobal, a attribué cet enlèvement aux antichavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) en déclarant que les deux policiers avaient été "kidnappés par des bandes terroristes de la (coalition d'opposition) MUD".