Uruguay : la justice interdit à une femme d'avorter à la demande du père de l'enfant

Une Uruguayenne qui était à huit semaines de grossesse ne pourra pas se faire avorter car son partenaire souhaite garder l'enfant.
Une Uruguayenne qui était à huit semaines de grossesse ne pourra pas se faire avorter car son partenaire souhaite garder l'enfant. © Timothy SLOAN / AFP
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avec AFP , modifié à
C'est un jugement sans précédent en Uruguay. Une femme, enceinte de huit semaines, doit suspendre son processus d'avortement à la demande du père de l'enfant. 

Une Uruguayenne qui était à huit semaines de grossesse ne pourra pas se faire avorter car son partenaire souhaite garder l'enfant, selon un jugement sans précédent rendu public jeudi.

La mère va faire appel. Un magistrat de la ville de Mercedes (au sud-ouest de l'Uruguay) a jugé que la mère devra suspendre son processus d'avortement après que l'homme avec lequel elle a conçu l'enfant a déposé un recours afin de protéger "la vie de l'enfant". La justice, qui a tenu compte du fait que le couple ne semblait plus vivre ensemble, a accédé à la demande du père. Ce dernier s'est engagé à assumer l'enfant et a affirmé avoir les moyens financiers pour le faire. La mère entend faire appel de ce jugement vendredi.

Une première. L'avocat du plaignant, Federico Arregui, a expliqué que son client a demandé sans succès à son ex-compagne de ne pas avorter. La loi sur l'interruption volontaire de grossesse est en vigueur en Uruguay depuis 2012. Elle permet aux femmes d'avorter légalement, à la condition qu'elles aient répondu à un questionnaire à l'hôpital. Selon le jugement rendu, la jeune femme n'aurait pas répondu correctement à ce questionnaire.