Un nouveau mémorial aux États-Unis en hommage aux Noirs lynchés

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Le mémorial est composé de 800 monuments en acier suspendus, un pour chaque comté où un lynchage a eu lieu. © BOB MILLER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Ce mémorial, inauguré jeudi dans l'Alabama, rend hommage aux 4.400 Noirs morts lynchés entre 1877 et 1950.

Les milliers de Noirs qui ont été lynchés aux 19ème et 20ème siècles aux États-Unis ont désormais leur mémorial dans le Sud du pays où l'esclavagisme et la ségrégation ont été les plus prégnants.

4.400 victimes recensées. Le Mémorial national pour la paix et la justice, inauguré jeudi, vise à promouvoir une réflexion sur l'histoire de l'inégalité raciale aux États-Unis, dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui dans la société américaine. Plus de 4.400 Noirs ont été lynchés aux États-Unis entre 1877 et 1950, selon cette organisation de défense des droits de l'Homme. Des milliers d'Américains blancs, y compris des élus locaux, se rassemblaient pour assister au lynchage public de victimes qui étaient torturées, mutilées et démembrées. "Rien n'a davantage soutenu l'inégalité raciale que le lynchage", estime l'organisation Equal justice initiative (EJI), à l'origine du projet, sur son site internet. 

Un mémorial qui pourra s'agrandir. Situé à Montgomery, dans l'Alabama, le mémorial, qui s'étend sur un site de 2,4 hectares, est composé de 800 monuments en acier suspendus, un pour chaque comté où un lynchage a eu lieu. Les noms des victimes sont gravés sur chaque monument.  Des constructions identiques ont été installées dans les environs du mémorial, en attendant "d'être revendiquées et installées dans les comtés qu'elles représentent", ajoute le site du groupe.  "Au fil du temps, le mémorial national donnera des informations sur les zones du pays qui se sont confrontées à la vérité de cette terreur et celles qui ne l'ont pas fait." Des sculptures d'hommes noirs et de femmes enchaînées ont également été installées sur le site.

Jesse Jackson en appelle au Congrès. Le militant pour les droits civiques américain Jesse Jackson, photographié sur son compte Twitter en train de visiter le mémorial, a jugé que celui-ci "présentait notre sombre histoire". 

Le révérend a aussi souligné qu'après 200 tentatives infructueuses, le Congrès n'avait toujours pas adopté une loi anti-lynchage. "Le Congrès doit réagir", a-t-il assuré sur Twitter.