Un hameau de l'ex-RDA vendu aux enchères pour 140.000 euros

L'ex-localité communiste a été mise aux enchères.
L'ex-localité communiste a été mise aux enchères. © AFP
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avec AFP
Une seule personne, qui n'a pas souhaité révéler son identité, a fait une offre par téléphone. Une vingtaine d'habitants peuplent encore le hameau de l'ex-Allemagne de l'est. 

Adjugée pour 140.000 euros: la localité d'Alwine, située dans l'ancienne Allemagne de l'est communiste, a trouvé un nouveau propriétaire samedi lors d'une vente aux enchères peu ordinaire à Berlin.

Une seule offre. Le prix de départ avait été fixé à 125.000 euros par la société Karhausen, spécialiste des enchères immobilières. Une seule personne, qui n'a pas souhaité révéler son identité, a fait une offre par téléphone et acquis ce hameau aux maisons décaties, jusqu'ici aux mains d'investisseurs privés eux aussi anonymes. Alwine, où vivent encore une petite vingtaine d'habitants pour la plupart retraités, n'a jamais autant fait parlé de lui que depuis la révélation de sa mise aux enchères, un procédé peu courant pour une bourgade toute entière.

Un village symbolique. Pour les médias allemands, il symbolise le destin de nombreux villages de l'ex-RDA, appauvris après l'exode des plus jeunes après la réunification il y a 27 ans. L'est du pays est encore loin d'avoir atteint la prospérité de l'ouest, en matière de salaires ou encore de retraites. Un désenchantement qui explique en partie le succès rencontré dans l'ancienne Allemagne communiste par le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) aux législatives du 24 septembre.

Ex-propriété d'une usine. Le nouveau propriétaire d'Alwine, situé à 120 km au sud de Berlin, possède donc désormais une dizaine de maisons nécessitant de lourdes rénovations, en plus de cabanes, garages, terrains et bois alentours, soit environ 16.800 m2. Le hameau a changé de mains à plusieurs reprises dans son histoire. À l'origine propriété d'une usine de briquettes de charbon, il est passé après la réunification sous le contrôle d'une société chargée de restructurer les biens hérités de l'ex-RDA. L'usine avait fait faillite, comme de très nombreuses entreprises industrielles de l'est.

Puis il avait été cédé à des investisseurs privés, deux frères dont l'un est récemment décédé, pour un Deutschemark symbolique. Les propriétaires n'ont rien fait pour enrayer le déclin du lieu. La vente est perçue comme une chance pour Alwine car aucune commune des environs n'est prête à investir, et les habitants n'ont pas assez d'argent pour prendre en charge les énormes coûts nécessaires à sa survie.