Ukraine : "On décide donc d'essayer d'entrer dans Debaltsevo"

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Europe 1

VIDÉO - Chaque matin tout au long de l’été, Europe1 revient sur les grands reportages qui ont marqué la saison de la radio, en compagnie d’un reporter de la rédaction.

 

En février 2015, la violence à son paroxysme en Ukraine. L'armée ukrainienne est encerclée par les séparatistes pro-Moscou dans la poche de Debaltsevo. C’est dans cette ville-martyre que le reporter Walid Berrissoul se rend, accompagné du technicien Laurent Pellé. Il est l’un des seuls journalistes à entrer dans la ville assiégée.

Il raconte :

"Il y a, au moment où je m'y rend, un petit interstice pour entrer dans cette ville où sont pris au piège plusieurs milliers d'habitants. Pendant 2 jours, il y a une possibilité pour les civils de sortir, à la faveur d'un convoi humanitaire. Avec le technicien d'Europe1, Laurent Pellé, on décide donc d'essayer d'entrer dans Debaltsevo. Mais quand on y arrive, on apprend que le dernier autobus qui nous a précédé n'a finalement pas pu entrer pour évacuer les gens, refoulé au dernier barrage de l'armée ukrainienne.

Une fois dans Debaltsevo, les détonations sont constantes, extrêmement fortes. Des canons d'artillerie des forces de Kiev piégées dans la ville pilonnent les positions séparatistes tout autour. Nous n'avons qu'une petite heure pour tourner ce reportage avant la riposte.

Un peu plus d'une semaine après ce reportage, la ville a fini par tomber. Malgré le cessez-le-feu adopté entre temps à Minsk, les séparatistes n'ont jamais cessé de bombarder Debalstevo. La ville est un nœud ferroviaire stratégique à la jonction entre leurs deux républiques pro-Moscou. Depuis, la population est sortie des caves. L'électricité est revenue.25.000 habitants avant-guerre, aujourd'hui à peine 5000.

Mais aujourd'hui, il y a d'autres villes qui souffrent comme Marinka, près de l'aéroport ou encore Donetsk dans la banlieue du port de Marioupol, où les séparatistes tentent régulièrement des percées sur les forces ukrainiennes. Ce qui se traduit, pour les civils, par des nouveaux bombardements."